LA TÉLÉ-PUBLIQUE : UNE RÉVOLUTION TOUJOURS EN ATTENTE

A son arrivée à la tête de France Télévision, en 2005, Patrick de Carolis annonçait de grands changements et promettait notamment une modification en profondeur des programmes du secteur public audiovisuel qui, n’oublions pas, reste redevable de missions particulières. Ces missions, dites de service public, sont destinées à mieux satisfaire les préoccupations d’intérêt général. Les chaînes publiques doivent affirmer leur identité par rapport aux chaînes privées.
Mais après un an de présidence, les français constatent le surplace du secteur public audiovisuel : 72% des Français estiment que les programmes des chaînes publiques ont « peu ou pas du tout changé », ainsi « le grand virage éditorial et stratégique » qu’appelait Patrick de Carolis à du mal à retentir sur notre petit écran. Les téléspectateurs estiment que les programmes à la télévision publique restent du « déjà vu » avec des émissions, des magazines documentaires (Envoyé spéciale, Thalassa, des racines et des ailes, vie privée, vie publique) et des animateurs récurrents : comme Delarue avec « ça se discute », Drucker « avec vivement dimanche » et Ruquier.
Néanmoins, des changements il y en a eu comme « l’arène de France » de Stéphane Bern et « les 60 secondes pour rire » d’Olivier Minne, mais ces émissions ont vite sombré. Et finalement le seul changement emblématique qu’il reste est le lancement, en septembre, de « Ce soir (ou jamais !) », l’émission culturelle présenté par Frédéric Taddeï, permettant à France 3 une clarification de son offre de deuxième partie de soirée centrée sur l’actualité.
Comme l’affirme Patrick De Carolis, Président de France télévision, cette lente évolution s’explique par le fait que le changement du visage de l’audiovisuel public doit se faire tout en le gardant dans un certain équilibre financier, cependant, le « plus de culture » reste trop fragile dans le secteur public. L’offre culturelle est reléguée sur les créneaux de faible écoute : 2ème partie de soirée voir 3ème. Or, dans sa lettre de mission à Christine Albanel, ministre de la Culture, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, déclare que « France Télévisions doit fortement affirmer son identité de service public à travers une offre culturelle plus dense, plus créative, plus audacieuse (…) ». Ainsi, au lieu de diffuser des grands classiques comme « Cyrano de Bergerac » ou « Le Trouvère » en première partie de soirée, il faut donner envie aux français d’aller les voir ou les écouter en salle ; il faut finalement que le fameux triptyque « informer, éduquer, distraire » retrouve une certaine légitimité !

Sources :
www.lemonde.fr
Télérama n° 3012 octobre 2007
Line NICLAES