MUSIQUE, VIDEO : LA LUTTE CONTRE LE PIRATAGE S’ORGANISE

Les sites de partage de vidéos comme Dailymotion ou encore l’Américain Youtube sont souvent accusés – à juste titre – de diffuser des vidéos sans l’accord de leurs ayants droit.

– DAILYMOTION –
Pour Jean-Yves Lafesse, Dailymotion dépasse les bornes.
Il assigne la plate-forme de vidéos devant le tribunal de grande instance de Paris pour la diffusion sans autorisation de ses sketchs. Il demande deux millions de dommages et intérêts.
Pour faire cesser ces constantes accusations Dailymotion et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel) annoncent un système de partenariat à ce sujet.

Concrètement, Dailymotion va utiliser prochainement la technologie de lutte contre le piratage vidéo créée par l’Ina. Baptisée « Signature », elle permet de consolider la détection des vidéos protégées en marquant celles-ci d’une empreinte.
Un contenu qui aura été préalablement signé et protégé par un producteur ou un diffuseur pourra être automatiquement détecté avant sa mise en ligne et être rejeté si les ayants droit n’ont pas donné leur accord à son utilisation.
Martin Rogard, Directeur des Contenus de Dailymotion, se réjouit qu’ « avec cet accord et l’ajout sur sa plate-forme de cette technologie qui devient un standard du marché, Dailymotion franchit une étape décisive dans son objectif de consolider son statut d’espace privilégié de rencontre entre les créateurs et les internautes ».

– YOUTUBE –
Viacom demande 1 milliard de dollars de dédommagement à YouTube pour les pertes causées par la mise à disposition des visiteurs du site de milliers d’heures de programmes de ses chaînes dont MTV et Comedy Central. YouTube, en réponse aux procès auxquels la société est confrontée, affirme aller plus loin que ne l’oblige la loi en matière de protection des droits d’auteur. En effet, la loi américaine protège les sites internet de ce type de procès tant qu’ils acceptent de retirer les contenus illicites.
De ce fait, YouTube met en place un dispositif de filtrage pour repérer les vidéos sous copyright. Ce système, baptisé « Video Identification », permet de supprimer les vidéos pirates, de bloquer le renvoi sur les sites des clips déjà censurés, de supprimer les comptes des pirates récidivistes, et limite à 10 minutes la longueur maximale des clips postés sur Youtube.
Grâce à un système d’alerte, les propriétaires de droits (groupes de télévision, studios de cinémas, maisons de disque, fédérations sportives…) pourront identifier automatiquement leurs contenus, et alerter YouTube afin que le groupe retire le clip du site, a assuré Google sur son blog d’entreprise.
En pratique, à chaque vidéo postée par un internaute, le système crée une empreinte numérique qu’il compare à celles enregistrées dans sa base de données (films, clips, etc). Si les deux coïncident, la vidéo pourra être supprimée à la demande des ayants droit qui ont accès à l’outil de filtrage. Mais ces derniers pourront également choisir de conserver en ligne le contenu litigieux pour en tirer partie financièrement. En effet, dans ce cas, YouTube et les propriétaires des images se partageront les financements tirés de l’insertion de publicités à l’intérieur des clips ou extraits concernés.
La mise en place d’un filtrage pleinement efficace prendra du temps. Ayant choisi de développer sa propre technologie, YouTube doit constituer sa base de données d’empreintes de contenus protégés. Fichiers que la société ne pourra créer qu’avec l’entière collaboration des ayants droits.

« Signature » pour les uns, « Video Identification » pour les autres, il nous reste à voir si ces différents systèmes sont effectifs dans leur protection et si les ayants droit sont satisfaits. Il faut également souligner que la fréquentation de ces sites était principalement dûe au fait que les internautes pouvaient avoir accès gratuitement à des contenus sous copyright, devront-ils également faire évoluer leur contenu ?

Laura DANIEL

Sources :

www.imedia.biz You tube améliore sa technologie anti piratage.
www.theinquirer.fr Dailymotion renforce ses mesures anti-piratage avec l’INA.