Vladimir POUTINE, empêché par la Constitution de se présenter pour un troisième mandat présidentiel consécutif lors de l’élection de mars 2008, dirige la liste du parti Russie unie pour les législatives du 2 décembre 2007.
Il y a quelques mois, le Président russe affirmait : « Il n’y aura aucun successeur désigné, il y aura des candidats au poste de Président ». Il allait jusqu’à promettre « une campagne électorale démocratique ».
Mais Monsieur Vladimir POUTINE n’a aucune envie de quitter le pouvoir…Remporter les élections législatives lui permettrait de garder une influence forte sur le pays et mieux encore, de modifier la Constitution. Tous les moyens sont bons pour que ce désir devienne réalité, certains vont jusqu’à affirmer que ces élections se transforment en plébiscite.

La plupart des médias ont été mis au service du parti sortant.
Comme le souligne un rapport publié le 13 novembre par le centre de protection des journalistes, la campagne du parti Russie unie ne laisse qu’une place très réduite à l’opposition. Selon cette enquête, Pervyi Kanal (chaîne publique) a dernièrement consacré 96,5% de son temps d’antennes au chef de l’Etat et au parti Russie unie. Cette même chaîne a refusé de diffuser le clip de campagne du parti libéral « Iabloko » dans lequel les actions de Vladimir POUTINE étaient critiquées.
D’énormes pressions sont exercées quotidiennement sur les médias pour qu’ils ne rendent pas compte de l’action des partis de l’opposition. Dans le secteur de la presse, le journal d’opposition « NovaÏa Gazeta » a publié le 8 novembre un article qui dénonçait le harcèlement des autorités et le justifiait par l’imminence des échéances électorales. Le 12 novembre, il a été contraint de fermer sa rédaction à Samara sous le prétexte qu’il aurait utilisé des programmes informatiques piratés.

Même les candidats de l’opposition sont menacés. L’Union des forces de droite a vu ses tracts saisis, ses locaux perquisitionnés. Les manifestations d’opposants à Vladimir POUTINE, le 24 novembre à Moscou et le lendemain à Saint-Pétersbourg, ont été violemment réprimées. Plus dramatique encore, Farid BABAEV, candidat du parti Iabloko, a été assassiné à 5 jours des élections.

Toute concurrence politique est donc refusée. Bien que le Kremlin occupe également un espace sur internet, ce support reste le « dernier lieu de communication libre ». L’opposition en fait donc un outil d’expression privilégié bien qu’il soit aussi risqué.
Il est fort regrettable que seule 24% de la population ait accès à internet !

Sources :

Quentin PERRET, « Un troisième mandat pour Vladimir Poutine ? » Reuters, 07 novembre 2007
Marie JEGO, « Avant les législatives, le journal d’opposition Novaîa Gazeta ferme sa rédaction à Samara », Le Monde, jeudi 15 novembre 2007
« Le Net, espoir aux anti-Poutine », Matin plus, lundi 26 novembre 2007
Marie JEGO, « Elections législatives russes, un plébiscite organisé », Le Monde, samedi 1erdécembre 2007

Sarah CHEMLA