Le 20 décembre 2007, la signature a pris de vitesse la rumeur !
Le groupe Louis Dreyfus et l’opérateur de téléphonie mobile SFR ont signé un « projet d’accord de cession » pour le rachat de la participation de Louis Dreyfus dans Neuf Cegetel.
C’est une première étape pour créer un acteur de poids face au géant France Telecom.
Ce rachat fait suite à un long processus qu’avait opéré SFR et cela dès mai 2006. En effet, SFR avait porté en mai 2006 sa participation dans Neuf Cegetel de 28 à 34,9% suite à la cession des parts de Telecom Italia. Le Président de SFR, Franck Esser, n’avait pas, à cette époque, exclu de racheter la totalité du groupe : « Ce n’est pas exclu que l’on rachète le reste un jour. Ca dépendra de notre stratégie client, pas de notre stratégie financière. »
La part de SFR dans le groupe Neuf Cegetel est actuellement de 40%.
Aujourd’hui, ce rachat est bien une réalité. Le projet de rachat nécessitera l’approbation de l’opérateur, Neuf Cegetel, et des autorités de concurrence compétentes. Le projet sera également soumis pour information et consultation aux Instances Représentatives du Personnel des entités concernées, qui seront réunies dans les semaines à venir.
Cette alliance, qui se ferait via une Offre Publique d’Achat, entre SFR, deuxième opérateur mobile derrière Orange, et Neuf Cegetel, numéro deux de l’ADSL derrière France Telecom, sera de même de contrer l’opérateur historique qui détient encore la moitié du marché français.
Les protagonistes ont précisé que SFR, premier actionnaire de Neuf Cegetel, offrait 34,50€ par action pour racheter la participation du deuxième actionnaire, le groupe Louis Dreyfus, d’ici fin août 2008.
SFR a précisé que l’opération portait sur « l’intégralité » de la participation de Louis Dreyfus qui s’élève à 28,64% soit un montant de 2,07 milliards d’euros. « Ce montant pourrait être augmenté de 40 millions en fonction de la date de réalisation de l’opération », selon SFR.
On peut dire que c’est une bonne affaire pour Robert Louis-Dreyfus, actuel patron de l’Olympique de Marseille : lors de l’entrée en bourse de Neuf Cegetel en octobre 2006 l’action était côtée à 22€.
Dans son communiqué, le groupe Vivendi a souligné que cette acquisition représentait une « étape importante dans la stratégie » de l’opérateur mobile alors que l’ensemble du secteur est confronté à des besoins d’investissements considérables dans la fibre optique notamment.
Cette opération permettra aussi à SFR, resté jusqu’à maintenant centré sur la téléphonie mobile, de rentrer de plein pied sur l’accès internet et d’accélérer ainsi sa « stratégie de convergence fixe-mobile ».
On apprenait, il y a peu, un projet de fusion entre Free et Neuf, un projet qui a finalement échoué faute d’accord entre les parties. L’OPA de SFR sur Neuf conduira mécaniquement à enterrer ce genre de projet, du moins pour l’instant.
Maïssara MRADABI