LA COMMISSION SUR LA TÉLÉVISION PUBLIQUE S’INSTALLE SUR FOND DE SCEPTICISME POLITIQUE ET SYNDICAL

C’est le mardi 19 février 2008, que le Président Nicolas Sarkozy a officiellement mis en place la commission pour «une nouvelle télévision publique».
Cette commission est présidée par le Président du groupe UMP à l’assemblée Nationale, Monsieur Jean-François Copé. A coté de ce dernier, on trouvera des professionnels de l’audiovisuel ainsi que des parlementaires. Leur rapport devra être remis fin mai.
Mais dès le début, les parlementaires socialistes ont préféré boycotter la cérémonie et ont décidé de ne pas participer à la commission reprochant au Président Sarkozy de ne pas les avoir consultés, ni informés de la mission, de la composition et du périmètre de cette commission. Ces derniers craignent en effet que le sort de la réforme audiovisuelle ne soit déjà ficelé à l’avance. Le président aurait déjà reçu l’intersyndicale de l’audiovisuel à qui, il a renouvelé les garanties sur la « pérennité » du service public et cela même avec la suppression de la publicité annoncée depuis début janvier. Il affirme également qu’aucune chaîne ne sera privatisée et «que chaque euro de recette publicitaire serait compensé par un euro de ressources publique en 2009, mais aussi dès 2008» par une «dotation en capital», le montant n’étant pas encore déterminé.
D’après plusieurs estimations, il y aurait un important manque à gagner par la suppression de la publicité sur le service public, manque à gagner qui s’élèverait à 1,2 milliard d’euros pour France Télévision, 45 millions d’euros pour Radio France et 8 millions d’euros pour Radio France Internationale.
Monsieur Sarkozy soutient qu’il s’agit là de «l’une des plus importantes» réformes de son mandat. Il a par ailleurs esquissé les contours de cette nouvelle télévision publique du XXIe siècle. En effet, selon lui la télévision publique doit devenir un «grand outil de culture populaire» libérée de la «tyrannie de l’audience». Il ne s’agit pas pour autant de «renoncer aux objectifs d’audience».
Il laisse à la Commission le soin de décider si la publicité devra disparaître des écrans totalement des 2009 ou bien de façon progressive (en la supprimant après 20 heures).
Il revient aussi à la commission de trouver des solutions pour palier le manque à gagner publicitaire. Certaines ressources ont été évoquées tel qu’une contribution des chaines privées qui bénéficieront du report des recettes, ainsi que des opérateurs de télécommunications « au taux le plus faible »
Par ailleurs, avec la transposition de la directive européenne SMA, les chaines privées peuvent désormais bénéficier d’allégement en ce qui concerne leurs contraintes publicitaires. Elles devraient également profiter réforme des décrets Tasca régissant les rapports entre les producteurs et les diffuseurs.
Monsieur Copé a affirmé que la commission va « tout regarder, aussi bien le contenu et les programmes que le modèle économique, le financement, les nouvelles technologies, la diversification et la gouvernance ».
La Ministre de la culture et de la communication à quant à elle confirmé que le manque à gagner subi par France Télévision des 2008 ferait l’objet d’une dotation budgétaire évaluée à la fin de l’année.
En ce qui concerne une éventuelle augmentation de la redevance, Monsieur Woerth, ministre du budget a réaffirmé « qu’aucune augmentation de la redevance « ne sera faite, tout comme s’y était engagé le Président Sarkozy lors de sa campagne présidentielle. Ce qui semble rassurer le président de France télévision Patrick de Carolis qui déclarait a sa sortie de l’Elysée « nous avons eu des réponses à certaines demandes que nous formulions, et ce qui est important c‘est la volonté d’accompagner le service public dans son évolution, dans sa transformation ».
Julie TOLZA.