CONTENUS EN LIGNE/ LE TEMPS DES COMPROMIS?

En mai 2007 le site de partage de vidéos Kewego avait été assigné en justice par Canal Plus pour parasitisme et contrefaçon, celle-ci lui reprochant de proposer ses contenus sans son autorisation. C’était une première en France, et si la chaîne privée ciblait tout particulièrement ce nouveau site, qui n’est pas le seul sur ce créneau, c’est que sa politique de lutte contre les contenus illégaux lui était apparue particulièrement insuffisante.

Depuis la chaîne a adopté une position plus modérée et vient d’annoncer la signature d’un accord pour la protection de ses contenus sur la plate-forme d’échanges. Cette dernière a en effet développé une technologie de fingerprinting permettant de repérer les vidéos déjà refusées, et d’en empêcher toute nouvelle publication. Ce système de filtrage automatisé permettra d’intervenir avant que les vidéos ne soient mises en ligne en récupérant une empreinte numérique de la vidéo uploadée et de la comparer avec une base de données centralisée. Dans cette optique Canal Plus fournira une base d’empreintes de ses émissions, toute la difficulté étant de mettre celle-ci régulièrement à jour.

Les autres sites de partage de vidéos en streaming ne sont pas en reste. You Tube projette ainsi de mettre en place dès l’été 2008 un système de protection des vidéos. Même son de cloche chez Daylimotion et My Space. Mais le procédé tarde à être mis en place avec la crainte que les utilisateurs ne se reportent sur des plates-formes plus permissives. Les coûts financiers sont également sources de réticences. Quoi qu’il en soit, groupes audiovisuels et plates-formes de téléchargements semblent aujourd’hui prêts à travailler de concert pour légaliser tant que faire ce peut la diffusion vidéo sur internet. Le retrait de la plainte de Canal Plus, sans réelle garantie de succès de la technologie du fingerprinting, et les efforts consentis par Kewego en sont le parfait exemple.

Christelle Cartier

Source:

www.journaldunet.com