Les opérateurs de télécommunications ont trouvé un nouvel essor de développement en s’insérant sur le marché du jeu vidéo.

Orange mise par exemple sur le jeu en ligne Warhammer en obtenant la licence de la dernière version de ce jeu de rôle sur internet où rois, elfes, magiciens ou autres monstres bataillent pour gagner ou préserver un royaume. Ce MMORPG (Massively Multiplayer Online Role-Playing Game ou jeu de rôle en ligne massivement multi-joueurs), développé par Electronic Arts sera commercialisé 50 euros + 14 euros par mois d’abonnement. Orange devient ainsi le seul autorisé, et ce pour 50 pays d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient, à vendre l’abonnement mensuel donnant l’accès à la plate-forme du jeu qui sera accessible à l’automne. Le modèle retenu est clairement celui de World of Warcraft, jeu en ligne multijoueurs concurrent le plus plébiscité par les adeptes des jeux vidéos en ligne et qui revendique 5 millions d’abonnés rien qu’en Europe. Les ambitions sont importantes : faire aussi bien que Warcraft et s’emparer d’une part du marché mondial des jeux massivement multijoueurs sur internet estimé à 1,9 milliards d’euros en 2007 selon l’institut français Idate (qui prend en compte ici uniquement les abonnements dont s’acquittent les joueurs auprès des éditeurs de jeux).

Une manne financière non négligeable se profile donc pour l’opérateur qui n’est pas le seul à vouloir se lancer dans le jeu vidéo. En effet, Bouygues, via son fonds d’investissement commun avec le groupe Pinault (Serendipity Investment dirigé par Patrick Le Lay, président de TF1) ont acquis 20% du capital de F4, une société française conceptrice de jeu vidéo en ligne qui avait déjà collaboré avec une autre entreprise de télécommunications, Neuf Cégétel, pour développer son propre jeu en ligne payant, Exalight.

A noter que le fabricant de téléphones mobiles Nokia s’immisce également dans le secteur du jeu vidéo. Le premier concepteur de terminaux a annoncé le 7 avril dernier le lancement de N-Gage, une plate-forme de distribution de jeux vidéo pour mobiles dont les clients pourront télécharger une application sur Internet leur donnant accès à un catalogue de jeux édités par Nokia ou signés des plus grands éditeurs mondiaux (Electronic Arts, Gameloft, Vivendi Games,…)

Les opérateurs de télécommunications, en investissant le terrain du jeu vidéo, s’ouvrent ainsi un nouvel horizon lucratif. La bataille d’internet se fera vraisemblablement en comptant sur les jeux vidéo.

Sources :
DUCOURTHIEUX (C.), « Nokia inaugure son magasin de jeux vidéo pour mobile », Le Monde, 9 avril 2008, p. 15
RENAULT (E.), « Bouygues et Pinault investissent le jeu vidéo », Le Figaro économie, 1er avril 2008, p. 19
ROSENWEG (D.), « Orange mise sur le jeu vidéo en ligne », Aujourd’hui en France, 2 avril 2008, p. 9

Mathieu LAPOIRIE