NOUVELLE MENACE SUR LA PUBLICITE

Une fois de plus, la publicité est mise à mal. En effet, une nouvelle menace pèse sur la publicité télévisée sur le fondement de la santé et notamment celle des enfants.
En février dernier la ministre de la santé a décidé de lancer une série de mesure pour lutter contre l’obésité en France par le biais de la publicité. Parmi les actions envisagées figure la volonté d’encadrer la publicité dans les programmes pour enfants.
Au départ, on envisageait de prendre des engagements pour réduire, voire supprimer la publicité télévisée de certains aliments. Mais par la suite, ces engagements ont pris une tournure plus radicale. Il a en effet été évoqué par la suite l’interdiction totale de la publicité pour les aliments et boissons entre 7h et 22h30. Si une telle mesure était appliquée, on constaterait alors une baisse de 27% du chiffre d’affaires publicitaire : montant supérieur à la suppression de la publicité sur le service public. La seule interdiction de la publicité pour les aliments destinés aux enfants représenterait une perte correspondante à 5% des recettes publicitaires de la télévision.
Face à cette menace qui ne prend pas en compte les enjeux culturels et économiques, règne l’inquiétude du Syndicat des producteurs de films d’animation. Selon le délégué du SFPA, interdire la publicité pour les aliments dans les programmes pour enfants, porterait un coup fatal à l’industrie de l’animation en France, c’est la raison pour laquelle il demande à ce que le débat soit ouvert aux autres ministères.
En outre, le délégué du SNPTV, rappelle que la corrélation entre publicité et obésité n’a jamais été démontrée. En effet, les trois pays européens qui souffrent le moins de l’obésité enfantine sont les Pays Bas, la Suède et la France. Or seule la Suède interdit la publicité dans les programmes pour enfants. De même au Canada, le Québec est la seule province à avoir interdit la publicité dans les programmes jeunesse. Pourtant, son taux d’obésité est le même que dans le reste du pays ; le résultat est donc le même avec ou sans publicité, c’est pour cela que les syndicats veulent lutter pour ne pas devenir « des victimes des mesures démagogiques».
La SACD, quant à elle, juge que la nécessaire réflexion commune sur les meilleurs moyens de renforcer la lutte contre l’obésité ne doit pas avoir pour conséquences d’aboutir à des décisions inefficaces sur le plan sanitaire, qui affaibliraient le secteur audiovisuel en général, puisque c’est près de 1,4 milliard d’euros de recettes publicitaires qui se volatiliseraient, et la création audiovisuelle et cinématographique en particulier, puisque son fonctionnement est assis en partie sur le chiffre d’affaires publicitaire des diffuseurs.
En outre, elle juge inefficace, dangereuse et contre productive « toute mesure générale tendant à abolir la publicité sur certains produits alimentaires à la télévision, car elle est persuadée que la publicité pour ces aliments se reporterait alors sur d’autres supports et notamment Internet, qui ne sont soumis à aucune obligation et qui sont autant primés par les jeunes.
Sources :
Ecran total n°700
Le monde
www.sacd.fr

Fanny BAYLE