L’accord publicitaire envisagé entre ces deux géants du net effraye et les feux de la justice Américaine braqués sur le dossier ne présage rien de bon pour l’avenir de cet accord…
A la rentrée, Yahoo fait une déclaration annonçant que « les deux sociétés sont tombées d’accord sur le fait de faire une pause dans l’implantation de leur partenariat, compte tenu des discussions en cours avec le Département de la justice ».
En effet, en juin dernier, Yahoo échappait à Microsoft et annonçait la mise en place d’un accord publicitaire conclu avec Google, pour une durée allant de 4 à 10 ans et limité aux activités de Yahoo aux Etats-Unis et au Canada.
Cet accord permet à Google d’afficher ses liens sponsorisés sur les pages de recherche de Yahoo, ce dernier profitant alors d’une augmentation de ses revenus publicitaires estimée à 800 millions d’Euro sur la première année, et profitant également d’un accroissement de sa marge brut d’autofinancement.
Les effets de cette annonce n’ont pas tardé à se faire sentir, et bon nombre de voix se sont élevées contre ce projet a commencé par celle du courtisant évincé et concurrent : Microsoft.
S’en est suivit l’opposition d’un certain nombre d’associations et d’institutions directement concernées telles que l’Association Américaine des Annonceurs (ANA), l’Association Mondiale des Journaux (AMJ), le Centre pour la Démocratie Numérique (CDT) qui se sentent menacé par cette alliance visant à créer un véritable rouleau compresseur en matière de publicité en ligne.
Il est vrai qu’à eux deux, Yahoo et Google, représentent plus de 50% des recettes mondiales de publicité en ligne et près de 75% des recettes issues des liens sponsorisés !
Ainsi, l’accord a attiré l’attention des autorités sur son éventuel caractère anticoncurrentiel, le ministère de la justice Américaine se penche très sérieusement sur le volet réglementaire de cet accord et mène une enquête minutieuse afin de déterminer s’il n’y a pas d’atteinte aux lois anti-trust.
Sous la pression de leurs détracteurs, Yahoo et Google on accepté de revoir leurs ambitions a la baisse et tentent de faire bonne figure en affichant leur volonté de faire des concessions.
Sources :
Wall street journal
Lesechosdunet.com
Les Echos (20 Octobre 2008)
Marie NICOLLET