Dans un monde ou le numérique a remplacé le petit détour chez notre kiosquier, ce n’est plus un secret pour personne, la presse écrite va mal. Ce déclin avéré de la presse écrite force les professionnels de ce secteur à réagir, et à réagir vite.

Sous l’initiative de Nicolas Sarkozy, les Etats généraux de la presse se sont penchés, depuis le début du mois d’octobre, sur une question cruciale : comment faire en sorte que les français achètent plus de journaux ?
Ce lundi, Rémy Pflimlin, directeur général des nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP), a été auditionné à ce sujet.
Pour l’homme parlant au nom de la société qui distribue plus de 80% des quotidiens et magazines vendus au numéro en France et dans une centaine de pays, il s’agit de « développer l’accès aux titres, ainsi que leur ventes ».
Concrètement, il entend réduire l’assortiment des titres et diminuer les quantités de journaux vendus tout en multipliant les points de vente.
Les résultats de ce plan stratégique des NMPP, qui s’est amorcé en 2006, sont déjà visibles. Déjà, 1500 nouveaux points de vente ont été créés et en août 2008, leur nombre dépassait les 30225.
Rémy Pflimlin souhaite également d’améliorer la situation des kiosquiers.
Au total, ce sont 40 millions d’euros que les NMPP ont décidé d’investir pour revaloriser ce métier, autrement dit la moitié du budget de modernisation lancé deux ans auparavant.
A ce titre, ils ont décidé de fournir 5 millions d’euros supplémentaires pour voir passer de 20 à 25% les taux de commissions de ces vendeurs de journaux. On est loin des 15% initiaux !

L’autre volet de ce projet concerne le marketing. Ils veulent vendre moins et mieux dans l’optique de voir diminuer le taux actuel et déplorable de 40% d’ « invendus ».
Rémy Pflimlin s’interroge : « pourquoi inonder un kiosque de magazines destinés aux cadres supérieurs dans les milieux populaires ? ».
L’objectif est désormais de cibler la clientèle et ajuster l’offre à celle-ci.
Mais le dirigeant des NMPP ne s’arrête pas là, il compte multiplier les points de vente mais pas forcément comme on se l’imagine. Ainsi il propose de créer des points de vente « ciblés » c’est-à-dire, placer dans certains spécialisé, des journaux et magazines relatifs au type produits du commerçant consentant.
Décathlon a déjà accepté le placement d’hebdos sur le foot et le tennis au sein de certains de ses établissements. Bien joué les NMPP !

Force est de constater que les travaux de ce chantier ont déjà bien avancé, et Rémy Pflimlin a, dans le cadre des Etats généraux, demandé une aide d’Etat de 4 millions d’euros pour venir au secours des grossistes de presse (les dépositaires) qui doivent faire face à cette multiplication galopante de petits points de presse.

Nouvelles bases pour un redémarrage ou dernier soubresaut avant son trépas ? L’avenir de la presse écrite nous le dira.

Sources

– Les échos, 21 octobre 2008
– www.lefigaro.fr
– www.nmppactualités.fr
– www.lexpress.fr
Tiffany COUNE