La téléphonie de voix sur IP (VoIP) est-elle sur le point de supplanter la téléphonie fixe traditionnelle ? tout porte en effet à le croire.
Dans un contexte économique marqué aujourd’hui par la crise et où les dépenses de communications sont devenus pour les ménages quasi-indispensables, les français sont de plus en plus nombreux à pencher en faveur de ce nouveau moyen de téléphoner, grâce notamment aux « offres tout compris » des box des fournisseurs d’accès à Internet.
L’évolution est très nette. Selon les chiffres de l’Observatoire des Services de Télécommunications établi par l’ARCEP pour le deuxième trimestre 2008, en deux ans, la France est passée de 88 % de lignes classiques et 3 % de lignes exclusivement VoIP, à 64 % de lignes classiques, et 21 % de lignes exclusivement VoIP (voir tableau).
(source : ARCEP)
La VoIP représente donc aujourd’hui près d’un tiers (31,3%) de l’ensemble des abonnements téléphoniques. À ce rythme, la barre des 50 % de lignes fixes de VoIP (exclusives ou non) pourrait bien être atteinte d’ici un à deux ans.
Concernant les appels téléphoniques, les chiffres du « Gendarme des Télécoms » sont encore plus marquants.
Ainsi, le régulateur note que 42% des communications sur téléphonies fixes enregistrées sur le dernier trimestre ont transité via un réseau IP. Pour les appels émis à l’international, cette part monte même à 63% des minutes enregistrées (de nombreux FAI proposant gratuitement l’appel vers l’international et vers les mobiles du Canada et des États-Unis). En revanche, la proportion d’appels par voix sur IP vers les téléphones mobiles n’est que de 18%.
L’ARCEP dénombre ainsi en France près de 40 millions d’abonnements à un service de téléphonie fixe. Un chiffre en hausse de 2,9% sur un an grâce au développement des offres IP, qui représentent désormais près d’un tiers des abonnements (31,3%). 21% des lignes fixes seraient désormais exclusivement IP, délaissant le vieillissant RTC, contre 12% un an plus tôt.
Preuve s’il en est du caractère contra-cyclique du secteur des télécoms, toujours sur le dernier trimestre, la téléphonie fixe a selon le régulateur permis de générer un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros, en recul de 1,9% sur un an, dont 58% environ proviennent des sommes perçues au titre de l’abonnement téléphonique (1,5 milliard d’euros).
Ainsi, le revenu des seuls services de communications électroniques sur le marché final est de 10,1 milliards d’euros, soit une augmentation de 3,9% sur un an.
Une croissance qui n’est pas prête aujourd’hui de s’arrêter. Du moins, jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi HADOPI…
Sources :
Observatoire des marchés du 2ème trimestre 2008; rapport disponible à l’adresse suivante: http://www.arcep.fr/index.php?id=9830
Yoan AFRIAT