Mercredi 12 novembre, Michel Boyon déclare les résultats de la dernière enquête du CSA sur la diversité « inacceptables, intolérables dans la France de 2008 ! ».
En effet, les chiffres sont sans appel ; sur une semaine donnée de programmes (sur les 15 chaines gratuites de la TNT et sur Canal+), les personnes considérées comme « non blanches» , ne constituent que 11% des personnages des fictions françaises ou des commentateurs de l’information dans les JT, et 7% des animateurs et présentateurs.
Un constat d’autant plus honteux, qu’il met en lumière l’immobilité des chaînes. En effet malgré de précédentes recommandations du CSA, la diversité n’a progressé que d’un point en dix ans, c’est-à-dire 1999, date de la dernière enquête menée sur le sujet par l’organe de régulation.
Mais Michel BOYON compte bien faire bouger les choses de gré ou de force et souhaite faire de la diversité « le grand chantier du CSA en 2009 ». Pour ce faire, des engagements « précis et publics » seront déterminés avec les chaînes en matière de programmation, un appareil de contrôle , « baromètre de la diversité », pourrait être mis en place afin d’apprécier les progrès, ou au cas échéant, de justifier des sanctions.
D’ailleurs, la télévision publique souhaite montrer l’exemple, puisque la commission spéciale du projet de loi sur l’audiovisuel public a approuvé le même jour deux amendements en faveur de la diversité sur France-Télévision.
Cependant, la question de la diversité ethnique à la télévision ne devrait-elle pas être appréhendée au travers de considérations qualitatives plus qu’au travers de considérations quantitatives ? Et si le CSA remarque dans ses conclusions que les minorités ethniques sont par contre plus représentées au travers des programmes sportifs et musicaux, cela ne révèle-t-il pas justement de vieux clichés?
Sources :
Les Echos (13/11/08)
www.lesechos.fr/doc
www.telerama.fr
Marie NICOLLET