Il y a quelques jours, une enquête du CSA pointait les insuffisances de la télévision publique en matière de représentativité de certaines couches de la population.
Cependant, les minorités ethniques ne sont pas les seules à être sous-représentées. Ces résultats prennent le contrepied de ceux d’il y a deux ans lorsque l’ancien président, Dominique Baudis, déclarait : «Nous sommes en train de rattraper un retard par rapport à la réalité, par rapport à ce qui se passe dans d’autres pays voisins en Europe».
L’étude n’a relevé que 2% d’ouvriers, dont la part dans la population française est de 23%. Les cadres, eux, sont surreprésentés, avec 61% des individus du corpus contre 15% en France. Les femmes, qui constituent 51% de la population française, représentent 37% de la population de l’étude. Selon Audrey Pulvar, «le pire, c’est la rareté des femmes aux postes de commande et dans les comités de rédaction !»
« On va demander des engagements clairs, précis, fermes, publics aux chaînes », a prévenu Michel Boyon, qui a évoqué la date du printemps 2009 pour faire évoluer la situation. Il veut privilégier “un dialogue citoyen” par une série de réunions avec les chaînes, à qui il demandera de participer au financement d’une étude régulière sur la diversité, qui pourrait devenir semestrielle : «Nous allons créer un baromètre de la diversité, financé par les diffuseurs, qui fera le point tous les six mois».
En cas de progrès insuffisants, le président du CSA n’a pas exclu de recourir à des dispositifs juridiques plus contraignants et “pourquoi pas, à des sanctions”.
Cette nouvelle donne annonce-t-elle la fin de l’omerta qui jusque-là protégeait un communautarisme blanc ? Annonce-t-elle la valorisation expresse du mélange socioculturel où on verrait plus de «personnes vues comme noires», «comme arabes» et «comme asiatiques»? Et pourquoi pas plus de chtis, d’obèses, d’handicapés,…, ou d’accents du Midi ?
Pas de réponse à la question concernant le seuil de satisfaction, la «moyenne d’admissibilité» de l’institution. Et pour cause ! Faute de statistiques ethno raciales, sur quelle base fonder le trop ou le pas-assez de diversité ? Avec mille précautions oratoires, Alain Méar évoque une possible reconsidération de l’article 1 de la Consitution de 1958, lequel stipule : «La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race et de religion.»
Cependant, la diversité acceptée ne se voit pas. «On peut être visible sans être efficace. Seule importe la compétence. Nous pensons qu’il est aussi ridicule de nommer une personne parce qu’elle est noire que de la nommer parce qu’elle est blonde.»
Sources :
www.rmc.fr
www.lexpress.fr
www.mag.livenet.fr
http://www.liberation.fr/medias
www.strategies.fr/archives/20061113
Issa KOUNDOUL