LA SUPRESSION PARTIELLE DE LA PUBLICITÉ SUR FRANCE TÉLÉVISION CHANGERA LE PAYSAGE AUDIOVISUEL FRANÇAIS

Dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel public, l’Assemblée nationale a adopté vendredi 12 décembre le principe controversé de la suppression de la publicité sur France Télévisions à partir du 5 janvier 2009 entre 20 heures et 6 heures.

Les programmes de France 2 et France 3 en soirée ne comporteront plus de messages publicitaires « autres que ceux pour des biens ou services présentés sous leur appellation générique », selon l’article 18 voté après une dizaine d’heures de débat. Ce sera une taxe qui comblera le manque à gagner du service public de la télévision, elle variera entre 1,5% et 3% selon « les évolutions conjoncturelles » sur le chiffre d’affaire publicitaire des chaînes privées. Une autre taxe prévue sera imputable aux fournisseurs d’accès internet mais son taux (0,9% du chiffre d’affaire des FAI) n’a pas encore pu être voté.

La conséquence immédiate est le changement de la grille des programmes de France Télévision. Le groupe a présenté, mardi 2 décembre, ses nouvelles grilles de programmes pour 2009. Contre l’avis des téléspectateurs, France télévision, fera commencer ses soirées à 20 heures 35 et mettra l’accent sur les émissions culturelles. Les prime-time commenceront à 20 heures 35 et le “19-20”, journal de début de soirée de France 3, sera prolongé d’une dizaine de minutes, pour, selon Alain Duhamel (directeur général de France Télévisions, chargé des antennes, du développement et de la diversification), « enrichir son contenu d’actualité et allonger ses éditions locales et régionales ». France 2 consacrera une nouvelle émission sur la France rurale et le « Soir 3 », journal de fin de soirée se verra ajouter « une séquence d’information locale et régionale de cinq minutes ».

La télévision constituant l’une des ressources principales du cinéma en France, l’industrie du cinéma semble convaincue que cette suppression de la publicité mettra en péril l’ensemble de la profession. De plus, les chaines de télévision alimentent le compte de soutien du Centre National de la Cinématographie (et notamment le COSIP : Compte de soutien à l’industrie des programmes) celui-ci pourrait aussi être contaminé par le manque à gagner causé par cette nouvelle loi.

Cette suppression de la publicité sur les chaines publiques devrait créer des bouleversements dans les programmes de ces chaines mais aussi dans le monde du cinéma. Et, malgré la crainte des téléspectateurs, cette nouvelle va changer le paysage audiovisuel français.

Sources :

Le Monde (www.lemonde.fr)
Le nouvel observateur (http://tempsreel.nouvelobs.com)
Marianne

Carole BONNASSIES