Le cinq janvier résonnera dans nos esprits comme le jour de la suppression partielle de la publicité au sein des programmes diffusés par France Télévision.
Outre le confort certain que cela nous procure en tant que téléspectateurs passifs par essence, il faut noter que cette mesure suscite de vifs débats médiatiques et parlementaires !
En effet, le texte a été adopté par l’assemblée nationale le mois dernier mais les débats ont duré plus longtemps que prévu (trois semaines au lieu d’une !), le sénat a du reporter son examen au sept janvier à venir, la période de noël aidant …
En attendant, le groupe France Télévision assume en amont les conséquences de la réforme (avant même qu’elle soit examinée par le sénat), en soumettant le texte à la démocratie interne de la chaîne c’est-à-dire au vote des membres du conseil d’administration.
Le texte a finalement été adopté par France Télévision, favorable à la suppression de la publicité.
L’application effective de cette mesure a lieu dès ce soir.
Cette initiative semble poser un problème d’éthique à l’ensemble des journalistes grévistes de la chaîne France 2 qui estiment que le texte voté par les membres du conseil d’administration est attentatoire à «la garantie de l’indépendance politique, éditoriale et stratégique de France 2 ».
Une des dispositions fort critiquée du texte prévoit la nomination et la révocation des pdg des chaînes publiques en conseil des ministres après avis conforme du conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et des commissions des affaires culturelles de l’assemblée et du Sénat.
Il est légitime de penser que la suppression de la publicité au sein d’une chaîne et plus précisément à partir de la tranche horaire de grande écoute dite « prime time » n’est pas sans effets ! Les recettes issues de la publicité sont un financement substantiel en matière de télévision.
Il s’agit en l’espèce de supprimer la publicité de 20h00 à 6h00 du matin au sein des chaînes publiques.
Il faut rappeler toutefois que France Télévision bénéficie de la redevance versée chaque année par les contribuables, que le gouvernement prévoit deux taxes distinctes appliquées aux chaînes privées (ces dernières n’étant pas visées par la suppression partielle de la publicité) ainsi qu’aux opérateurs de communications électroniques tels que le groupe Orange.
D’après M.Boyon, président du conseil supérieur de l’audiovisuel : « Il n’y a aucun lien entre ce que rapportent les taxes qui sont instituées par le projet de loi et les sommes qui vont être attribuées par l’Etat à France Télévision. »
Autrement dit, les taxes n’ont pas pour vocation de compenser la perte financière causée par la suppression de la publicité , il appartient désormais au groupe France Télévision de rechercher d’autres modes de financement notamment au regard du développement de la VOD et de la télévision sur internet.
D’aucuns estiment que l’avenir de la publicité relève d’internet et que les recettes issues de la réclame télévisuelle vont être de moins en moins importantes.
Pour le moment la somme de 450 millions d’euros déjà inscrite dans la loi de finance sera allouée au groupe France Télévision.
Notons que pour le moment il ne s’agit que d’une suppression encadrée de la publicité, le texte prévoit la suppression totale de la publicité à la fin de l’année 2011 avec la disparition de l’analogique.
Sources :
www.lepoint.fr
www.lefigaro.fr
www.rue89.com
Stéphanie CHETRITE