LA VIE DE MARC L… DÉVOILÉE « A L’INSU DE SON PLEIN GRÉ ».

La première expérimentation de la chronique « portrait Google » menée par les journalistes du magazine Le Tigre, a déclenché une vive polémique. En effet, des journalistes de ce « curieux magazine curieux » diffusé à la fois sur le web et en version papier, ont décidé de dresser le portrait le plus précis possible d’une personne à partir des informations accessibles sur le moteur de recherche Google, donc en libre accès.

C’est ainsi que Marc L…, jeune architecte d’intérieur, utilisateur régulier des réseaux sociaux et autres outils du web 2.0 a été la première « victime » de ce portrait fortement impudique. Sur la base des 17 000 photos mises en ligne par le jeune homme sur le site Flickr, des vidéos disponibles sur son profil Facebook ou celui de ses amis ou encore grâce aux archives des journaux locaux disponibles sur le site Google actualités, les journalistes ont pu reconstituer avec une précision quasi malsaine les dernières années de la vie de Marc L… Détails de la vie amoureuse présente et passée, numéro de téléphone portable, anecdotes intimes ce n’est pas seulement Marc L… mais également son entourage qui fait les frais de cet exercice journalistique inédit.

Si tous les utilisateurs des réseaux sociaux ne sont pas aussi productifs en termes d’informations personnelles, nombre d’entre eux ont profité de la mésaventure de Marc L… pour porter plus d’attention à la protection de leur identité numérique. L’espace de liberté qui caractérisait internet se transforme en espace de surveillance. Cette vision particulièrement anxiogène du web joue le jeu des tenants d’une réglementation plus sévère du réseau, comme le porte parole du gouvernement M. Frederic Lefebvre selon lequel : « L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes ! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent ? Combien faudra-t-il de morts suite à l’absorption de faux médicaments ? Combien faudra-t-il d’adolescents manipulés ? Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde ? ».
Voilà comment une idée journalistique plutôt originale, dont le but était de rappeler aux internautes que les informations qu’ils postent eux-mêmes sur le réseau sont libres d’accès, a ravivé les peurs liées à l’absence de régulation du réseau.

Sources :

http://www.letigre.net
http://www.lemondeinformatique.fr
http://www.mmartin.fr

Guillaume BAZERLI