LE PROCES FAIT RAGE…CHEZ LES AYANTS DROIT D’HERGE :

Une fois de plus, la fondation Hergé comparaît devant les juridictions, pour poursuivre un soi-disant contrefacteur de Tintin. Ils attaquent l’écrivain Bob de Vitis, pour avoir illustré ses études d’Hergé de certaines vignettes de la célèbre bande dessinée. Celles-ci sont en effet destinées à attester des parallèles entre les potentielles sources d’inspiration d’Hergé et leur résultante.

L’ironie de la situation, vient du fait qu’ils ont déjà perdu contre cet écrivain l’année dernière, sur la base du même fondement et quasiment du même concept. En effet, M. de Vitis avait traité de la créativité d’Hergé, en différenciant ses études selon les bases d’inspiration d’Hergé. Le TGI de Nanterre lui avait alors accordé le droit de courte citation le 22 mai 2008. Cette exception, permise en l’espèce en ce que l’écrivain ne dépassait pas le seuil des 30% d’emprunt aux œuvres d’origine, n’avait encore jamais été reconnue pour la Bande Dessinée. En effet, « la vignette qui constitue un extrait d’un ensemble, réalise une courte citation d’un album (qui ne peut être résumé à un assemblage d’œuvres distinctes), tant qu’elle ne porte pas atteinte à l’exploitation normale de l’œuvre, ni ne cause un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l’auteur » Cependant, M. de Vitis avait été sanctionné pour la couverture de ses ouvrages, qui établissait une filiation trop proche de celles des albums de Tintin.

Aujourd’hui, M. de Vitis en a tiré les leçons. Approfondissant toujours Hergé, il analyse cette fois ses méthodes de travail album par album. Le dessin des couvertures, très simplifié, n’a plus rien de commun avec le graphisme d’Hergé. De plus, le quota des emprunts aux œuvres d’origine reste inchangé. Toutefois, ces mesures de prudence n’ont pas calmé les ayants droit qui renouvellent l’accusation de contrefaçon, le procès ayant eu lieu ce jeudi 2 juin (le délibéré est prévu pour le 17 septembre). L’avocate de Moulinsart, Mme Florence Watrin, se serait faîte tempérer par le juge, après une tentative de remise en cause du droit de courte citation.

Ainsi, la fondation Hergé commence à agacer. A force de vouloir contrôler toutes les utilisations du fameux reporter de BD, ces enragés du procès vont perdre en crédibilité. A titre anecdotique, il est intéressant de rappeler qu’ils ont dernièrement causé la fureur de nombreux journalistes. Venus couvrir l’ouverture du musée Tintin, ceux-ci se sont vus confisquer l’utilisation de leurs appareils photos et caméras, afin de préserver l’entier suspense au public.

Selon nos sources, la fondation Moulinsart aurait reçu récemment un dessin de Tintin, coiffé comme Bécassine. Il est vrai que croquis pour croquer, la ressemblance est frappante.

Sources :

TGI Evry, 2 juin 2009
www.bodoi.info
http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_citation

Cécile LAGRANGE