QUAND LA PUBLICITÉ NUMÉRIQUE FAIT DES ALLERGIQUES…

La publicité numérique sur les rails

Depuis le 1er décembre dernier, le métro parisien, en collaboration avec l’agence Publicis, a offert à ses voyageurs des panneaux numériques qui permettent de diffuser des images animées d’une dizaine de secondes.
Le but n’est pas d’ajouter de la publicité. A terme, ces panneaux se substitueront aux désormais « anciens » panneaux lumineux. « Zéro publicité en plus » comme le précise Pierre Mongin, directeur de la RATP.
Le réseau de transport dispose de sa propre régie publicitaire. Le défi est avant tout de moderniser ses espaces. Et pour cela, quoi de mieux que l’avancée technologique. La numérisation est partout, et même dans le métro.

On rajeunit le métro parisien et en même temps on cible mieux le consommateur. Les écrans fournis par Samsung sont dotés de capteurs qui permettent de « mesurer le nombre de personnes qui passent et quelle partie de l’affiche est regardée ou pas ».
L’investissement se rentabilise plus vite puisque l’on peut mesurer l’efficacité de la publicité.
Dans un avenir proche, la publicité numérique pourrait bien se rapprocher du consommateur en communiquant avec lui par Bluetooth. Grâce à cette communication à distance, pourront être envoyés, avec l’accord du consommateur, des publicités et même des coupons de réductions.

Trop de technologie tue la technologie ?

Dès l’inauguration des panneaux, les mouvements « antipub » ont réagi vivement aux deux techniques parallèles proposées par ces panneaux.
Tandis que les capteurs sont assimilés à de la surveillance cachée, l’option Bluetooth est envisagée comme un spam.
Le RAP (résistance à l’agression publicitaire) résume ainsi « cela revient à instaurer la vidéosurveillance à des fins commerciales et une publicité intrusive via le dispositif Bluetooth ».
Certains élus locaux se sont joints au mouvement pour attirer l’attention des voyageurs et dénoncer une « pratique scandaleuse ».
Ce qui a peut être marché chez certains puisque quelques uns des panneaux ont été tagués très rapidement.
La RATP, sa régie Métrobus ainsi que Publicis ont défendu l’innovation en explicitant les modalités techniques de mise en œuvre. « En aucun cas il ne s’agit d’une collecte d’informations déguisée ni de publicité intrusive ».
La publicité numérique ne fait pas l’unanimité, mais les réactions opposées se sont calmées. La RATP a tout de même prévu de déployer 400 panneaux d’ici la rentrée. Et si les réseaux métro et RER étaient les premiers ciblés, on ne devrait pas tarder à en voir dans les gares et en Province.

Sources :

challenges.fr
nouvelobs.com
journaldunet.com
Charlotte PELOUSE