Un soldat de Tsahal tirant à bout portant sur une jeune Palestinienne ou encore des soldats israéliens exécutant sommairement un groupe de Palestiniens aux yeux bandés, c’est ce qu’ont pu voir les téléspectateurs de la chaîne publique turque TRT1 le 14 octobre dernier.
Ces scènes proviennent d’une série télé intitulée Ayrilik (Séparation) et qui traite pour l’essentiel du conflit israélo-palestinien. Quelques jours plus tard, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a convoqué l’ambassadeur de Turquie en Israël en vue de protester contre la diffusion d’une telle série télé qui, selon ses propres propos, inciterait à la « haine anti-israélienne ». Le producteur de la série en cause, Selcuk Cobanoglu, estime quant à lui que « si le gouvernement israélien est perturbé à cause ça, c’est qu’ils sont perturbés par la réalité. Ce que nous racontons ici est exactement ce qui se passe dans la région. »
Si les relations diplomatiques entre Israël et la Turquie ont fait l’objet d’une alliance stratégique depuis 1996, elles se sont depuis dégradées notamment suite à la critique du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan relative à l’offensive israélienne contre la bande de Gaza l’hiver dernier causant la mort de 1.400 personnes. Cette divergence s’est soldée par la décision d’Ankara d’évincer l’aviation israélienne des manoeuvres aériennes prévues dès septembre en Turquie.
Une autre série télé à succès, La Vallée des Loups, qui remporte un grand succès depuis 3 ans en Turquie fait également l’objet de vives contestations de la part d’Israël. Le plus gros budget de l’histoire du cinéma turc a d’ailleurs été débloqué pour la réalisation du film inspiré de la série. Le film comme la série, dont l’action se passe en Irak, dépeignent les GI américains comme des tortionnaires et présente les juifs israéliens comme des voleurs d’organes et des kidnappeur d’enfants. Dans ce contexte de crise diplomatique, le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak doit effectuer dimanche une visite de travail en Turquie.
Sources :
Jean-Michel PERIL