« L’iPhone a toutes sortes d’applications. Il y a des applications pour gérer votre argent, et des applications pour placer votre argent; des applications pour apprendre un nouvel accord, et des applications pour apprendre une nouvelle langue; il y a des applications pour les amoureux de la nature, et pour les amoureux de l’art. En fait, il y a 90.000 applications pour à peu près tout, uniquement sur l’iPhone ».
Les applications ont changé le mode d’utilisation des détenteurs de smartphones. De diverse nature, ces mini-programmes multiplient les fonctions du téléphone.
Ce nouveau marché a été lancé par Apple le 11 juillet 2008, par la création de l’App Store. Cette plate-forme permet aux clients iPhone et iPod Touch de télécharger des applications. Ce logiciel propose une large gamme d’applications de toute nature et à des prix variables. Ce marché des applications a pris une ampleur considérable en peu de temps. En effet, Apple a annoncé, le 4 novembre 2009, que sa plate-forme accueillait plus de 100.000 applications. App Store devient ainsi le plus vaste magasin d’applications au monde.
Par ailleurs, Apple a annoncé, dans un communiqué de presse, que plus de trois milliards d’applications ont été téléchargées depuis l’App Store en moins de 18 mois. Steve Jobs explique ceci par le fait que « l’App Store offre aux utilisateurs d’iPhone et d’iPod touch une expérience complètement différente de ce qui existe sur d’autres terminaux mobiles ». Devant un tel succès, les développeurs du monde entier, mais également les autres fabricants de mobile et les grands opérateurs ont presque tous lancé des boutiques du même genre. Mais Apple reste leader sur ce marché qui, selon l’institut Gartner, devrait atteindre les 20,17 milliards d’euros en 2013, soit une hausse d’un peu moins de 400% en 4 ans. Un succès à relativiser puisque les applications mobiles les plus téléchargées sont les applications gratuites. Même si le marché est important, le chiffre d’affaire est faible. Seuls quelques acteurs parviennent à tirer leur épingle du jeu. Le grand gagnant reste Apple qui touche 30% sur chaque téléchargement d’application payante. Les 70% restants sont reversés aux développeurs. Aucune part n’est reversée à l’opérateur.
Dans ce contexte, les organisateurs du Congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone ont décidé de dédier cette année un hall entier à l’univers des applications pour téléphone mobile. C’est à l’occasion de ce rassemblement que 24 opérateurs de téléphonie mobile ont annoncé leur volonté de s’allier en vue de créer une plate-forme proposant des applications mobiles. Leur philosophie? L’union fait la force. Ces grands opérateurs souhaitent s’imposer sur ce marché porteur afin de concurrencer la marque à la pomme. D’après la GSMA Association, les opérateurs ont pour ambition de «créer un seul et harmonieux point d’entrée pour faciliter l’intégration de nouveaux développeurs». C’est une alliance de taille qui s’annonce. En effet, de grands opérateurs comme AT&T, Vodafone, Orange ou encore Telefonica composent cette alliance. En outre, celle-ci est soutenue par trois des principaux fabricants de téléphone : LG Electronics, Samsung et Sony Ericsson. Pour l’heure, aucune date de lancement précise a été annoncée, mais déjà certains analystes sont pessimistes et pensent que cette alliance est trop grosse pour être efficace. En effet, des problèmes techniques et de coordination attendent les opérateurs. Ainsi, les opérateurs devront jongler avec les besoins des consommateurs lesquels varient selon les pays. Par ailleurs, l’alliance réunit des opérateurs internationaux qui sont parfois en concurrence directe, ce qui ne facilitera sûrement pas la prise de décisions. En plus de cette concurrence à l’intérieur de l’alliance, les opérateurs réunis devront faire face à la concurrence de leurs traditionnels alliés, les constructeurs. Ces derniers ont annoncé leur volonté de se faire une place sur ce marché porteur. Enfin, Saverio Romeo, analyste à Frost et Sullivan, déplore l’absence, au sein de l’alliance, d’un élément qui a fait le succès d’Apple : la marque et la puissance marketing.
La route risque donc d’être longue avant de voir l’alliance s’imposer sur le marché des applications.
Sources :
www.apple.com/fr/
www.latribune.fr/entreprises/communication/informatique-electronique/20100215trib000475958/les-developpeurs-et-leurs-applications-nouvelles-vedettes.html
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/02/16/les-limites-de-la-guerre-des-applications-sur-mobile_1306972_651865.html
Camille VIDAL