« La marche des vertueux est semée d’obstacles qui sont les entreprises égoïstes que fait sans fin surgir l’œuvre du malin. Béni soit-il, l’homme de bonne volonté qui ,au nom de la charité, se fait le berger des faibles qu’il guide dans la vallée de l’ombre, de la mort et des larmes car il est le gardien de son frère et la providence des enfants égarés.
J’abattrai alors le bras d’une terrible colère, d’une vengeance furieuse et effrayante sur les hordes impies qui pourchassent et réduisent à néant les brebis de Dieu. Et tu connaîtras pourquoi mon nom est l’Eternel quand, sur toi, s’abattra la vengeance du tout puissant. »
Pulp fiction
Synopsis :
Il était une fois un clown avec un gros nez rouge répondant au nom de Ronald. Errant dans les rues de Los Angeles il fut interpellé par la police pour cause de braquage. Celui-ci refusant d’obtempérer partit à toute vitesse dans son van rouge. Ainsi les deux bonhommes Michelin décidèrent de partir à sa recherche et une longue course poursuite commença. Or le camion de Ronald percuta un bus de ramassage scolaire et le fit détourner de la route. Face au duo Michelin, Ronald écarta Haribo de son chemin puis pris Bob’s big boy en otage pour se réfugier dans un café. Des coups de feu furent tirés un peu partout, l’hélicoptère de la police se cracha par terre, Ronald pointa sa mitraillette Raf sur la tête de Bob’s Big boy lorsque tout à coup la scène fut coupée par un terrible séisme. Tous effrayés, chacun décida de quitter la ville, les animaux du zoo tentèrent de s’échapper pour se mettre à l’abri. Léo de MGM était sorti de sa cage suivi par les pingouins de Miko, les crocodiles de Lacoste et bien d’autres encore… Le géant vert ne maîtrisait plus la situation. Original et Hot& Spicy furent emportés par le tremblement de même que l’emblématique Monsieur KFC. Face à cette euphorie la Pin up Esso prit Bob sous son sein et ils partirent le plus vite possible. Les buildings s’effondrèrent un à un : Colgate, Levi’s, Microsoft et même Weight Watchers bien qu’il soit allégé. Ronald fut emporté par le séisme submergé par du pétrole jaillissant des sols. Hollywood avait succombé à cette tragique catastrophe. Walt Disney flottait dans l’eau au coté de Nintendo, Samsung, Tamiya ou encore Heinz. Il ne resta plus que la Pin up Esso et Bob. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants (bien que la Pin up dut attendre quelques années pour éviter d’être accusée de détournement de mineur…).
Acteurs principaux :
Avec Ronald dans la peau de Terry Leather, les bibendums Michelin inspirés du célèbre duo Mike Lowrey et Marcus Burnett ou encore la Pin up Esso dans le rôle de Barb Wire, le résultat n’est autre qu’époustouflant.
Alors à la réponse de Lamartine « objets inanimés avez vous donc une âme ? » que répondriez vous ?
Réalisateurs :
Logorama est le résultat de six années de recherche et de travail réalisé par François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain du célèbre studio H5. Leur idée première était de réaliser un clip mais face au refus du producteur ils ont décidé de tenter l’expérience eux mêmes en réalisant leur premier court métrage : 100% logos de publicité.
Ayant pour volonté de donner une toute autre image aux logos des marques, les trois réalisateurs ont souhaité les transformer en véritables stars de cinéma ! Quoi de mieux qu’un grand classique des films d’actions américain. Ce fut chose faite…
Un conte remasterisé à la Pulp fiction, d’une durée de 17 minutes, avec plus de 2500 logos de marques, réalisé par des français. What else ? Georges Clooney serait-il trop exigeant ?
Rien de plus pour remporter l’Oscar du meilleur court métrage d’animation 2010 aux cotés du film Up! des studios Pixar et d’Avatar.
La « French touch » is back!
Le résultat est tout aussi surprenant qu’époustouflant voire inattendu !
Bien que l’idée ne soit pas sans rappeler « Foodnight » qui a dit que les marques étaient intouchables ?
« Trouver une histoire qui trouve son accomplissement, sa catharsis dans un cataclysme naturel ». Tel était l’objectif de ces trois réalisateurs qui sans aucune autorisation, ont réussi à détourner les logos de leur fonction première pour leur donner une toute nouvelle personnalité.
En effet il est possible de rire de personnalités connues tel que le président de la République mais quand il s’agit de Ronald de McDonalds dans le rôle d’un psychopathe la censure est inévitable… Il est possible qu’une des marques représentée demande d’être retirée de l’affiche, John Travolta donnera t-il son accord pour faire la doublure d’un Ronald déjanté ?
Quoiqu’il en soit pour les réalisateurs il s’agit d’un droit de réponse à la liberté d’expression afin de démontrer que les logos sont davantage protégés que les idées elles-mêmes. On le sait tous « les idées sont de libre parcours » !
Sans être nécessairement une critique de notre société de consommation, il ne s’agit pas d’un pamphlet anti marque mais au contraire d’une manifestation de la liberté d’expression.
Alors quelle réponse doit-on apporter à Psy 4 de la rime qui proclame haut et fort :
« Si notre liberté est en désaccord avec votre société, vous nous l’avez donnez pourquoi vouloir regretter, donner c’est donner, reprendre c’est voler !»
« Ni ode, ni entreprise de dénonciation, Logorama prend acte du fait qu’on vit dans un monde de marques», souligne Ludovic Houplain.
« Toutes ces marques sont rigoureusement inattaquables. Elles ont le droit de vous parler mais vous n’avez pas le droit de leur répondre […] en réalité, cela empêche de les critiquer. Les marques ont le droit de s’exprimer autant qu’elles le veulent (et paient ce droit très cher), mais on ne peut jamais leur répondre. » Frédéric Beigbeder 99 francs
Vous avez bien dit jamais ??? Ne jamais dire jamais…
Un véritable défi pour ces trois réalisateurs qui n’ont pas eu froid aux yeux, la preuve en image !
Sources :
http://www.logorama-themovie.com/
http://blog.autourdeminuit.com/
Oriane IBANEZ