Le 11 février 2010, la République Islamique a décidé de bloquer l’accès à la messagerie Gmail de Google. A l’heure ou l’on parle de neutralité et d’ouverture d’internet aux États-Unis d’Amérique du nord, en Europe et un peu partout à travers le monde, l’Iran a décidé de faire autrement pour museler l’opposition en réduisant considérablement la bande passante, rendant ainsi difficiles les communications avec l’extérieur. Pour preuve, il est rapporté que l’accès à l’internet est coupé au nord de Téhéran.
Cette décision du gouvernement iranien fait suite aux manifestations survenues lors du 31ème anniversaire de la Révolution Islamique, sans oublier que l’Iran avait bloqué l’accès à l’internet en décembre dernier en prévision des protestations du jour de la fête nationale des étudiants. Cette réaction jugée excessive par la communauté internationale et les internautes en général caractérisent la peur du gouvernement de l’expansion de la liberté d’expression et de communication.
En effet, depuis le 18 juin 2009, Google a lancé Google Farsi, permettant une traduction de l’anglais au Farsi de toutes les pages disponibles sur internet, ce, au grand mécontentement des autorités en place. Un responsable des télécommunications en Iran déclara à l’ILNA news agency que Gmail serait bloqué et que les utilisateurs seraient encouragés à utiliser le service de messagerie national. C’est sans doute un autre moyen de mieux contrôler et filtrer l’information.
Ce blocage a été confirmé par un porte-parole de Google, mais ils affirment ne pouvoir rien faire pour remédier à cette situation. Cette vague d’attaque n’est pas la première. Google est aussi confronté à des problèmes en chine, sur www.google.cn ou les autorités en place leur demandent de filtrer les recherches.
Les gouvernements autoritaires, conscient de la supériorité des USA en matière d’internet, et de l’enjeu du contrôle des informations, veulent créer leurs propres réseaux et services de messagerie. Ainsi, des sites comme twitter, ayant permis élections de diffuser des informations lors des élections contestées en Iran de Juin 2009 risquent d’être bloquées définitivement. Après le mur de Berlin, on craint maintenant les murs virtuels qui se construisent lentement. Espérons que la structure d’internet ne sera pas modifiée dans le seul but de satisfaire les intérêts des pouvoirs en place, au détriment de la liberté d’expression, et de la neutralité des réseaux.
Ronald AUGUSTIN
Source :
http://www.numerama.com/magazine/15068-l-iran-bloque-gmail-pour-lancer-une-messagerie-nationale.html
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39712926,00.htm