LA GRECE AUTORISE GOOGLE STREET VIEW

L’équivalent en Grèce de la CNIL, l’ « Autorité de Protection des Données », a jugé légale, sous certaines conditions, la fonction « Street View » de Google à l’occasion d’un avis concernant rendu à la suite d’une plainte contre la société grecque « Kapou S.A. Pliroforiki », qui développe des activités similaires en Grèce.

En mars 2009, « Autorité de Protection des Données » avait interdit aux véhicules de Google de photographier le territoire grec parce qu’elle exigeait plus de garanties en matière de protection de la vie privée et de confidentialité. Elle voulait savoir comment sont protégées les images originales captées par les voitures alors même que Google s’était engagé à flouter visages et plaques d’immatriculation lors de la mise en ligne des images. De plus, elle attendait de Google des explications sur le stockage et la gestion des images originales avant le floutage, et exigeait que Google prenne des mesures pour empêcher l’accès à ces contenus violant la vie privée. Elle a demandé à Google de fournir des informations afin de clarifier le rôle de la société grecque Google, et de déterminer le champ géographique couvert par le service. L’autorité a également exigé de Google d’informer les citoyens, dont les propriétés sont photographiées, sur les caractéristiques du service et sur leurs droits. Egalement, Google devrait présenter ses projets de mesures pour éviter de prendre des images à partir de lieux qui peuvent révéler des données sensibles. De plus, selon l’Autorité, chaque citoyen qui ne veut pas apparaître sur les photos, même en étant flouté, se réservera le droit de demander à l’entreprise de les supprimer.

Même avant, en 2008, Google avait un litige avec des habitants du village anglais de Broughton qui avaient interdit le passage à une voiture Google. Parallèlement en Allemagne dans la région du Schleswig-Holstein, les autorités locales soutenaient que ce service de Google « faciliterait la tâche des criminels, notamment afin de préparer des cambriolages ».

Google Street View, lancé en 2007, constitue une nouvelle avancée de Google Maps et Google Earth. Ce service nous permet de visualiser un lieu et de se promener virtuellement dans un quartier grâce à des photos panoramiques prises au niveau de la rue par la voiture Google et à l’aide d’un logiciel propriété de Google. Le but de cette fonction est de trouver facilement et précisément l’endroit d’un rendez-vous, un hôtel, un événement… ou simplement de découvrir divers pays. A l’origine, seules quelques villes américaines étaient accessibles mais très vite le service s’est étendu aux autres pays et aujourd’hui, il permet également de visiter 19 sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco, dont le site archéologique de Pompéi ou le centre historique de Prague.

La précision des photos prises pose des problèmes de confidentialité, de sécurité et de respect de la vie privée, même si les personnes ont le droit de demander d’être floutées. On peut clairement reconnaître les actions des personnes filmées, des baigneurs en maillot de bain, des images de braquage ou encore des adultes entrant dans des sex shops, des actions personnelles et certainement privées ! Pour cela, en Europe, Google a été obligé de mettre en place un système de floutage automatique des visages contrairement aux Etats-Unis où cela est fait à la demande des personnes concernées.

Dans son dernier avis de 29 Décembre 2009, l’Autorité se réfère à une société grecque qui développe des activités similaires à Google en Grèce « Kapou.gr » et elle conclut pour les deux sociétés que leur activité est légale et en conformité avec la loi grecque si :
• Elles utilisent un logiciel qui ne permet pas le reverse engineering de floutage automatique afin de protéger les données personnelles des individus qui apparaissaient sur les photographes prises ;
• Le logiciel avec les données originales –images qui ne sont pas floutées- n’est pas connecté sur internet et ces images sont supprimées au plus tard six mois après leur prise ;
• Elles prennent les photos à des heures matinales et pendant les jours fériés  pour diminuer les possibilités d’apparition de données à caractère personnel sur les photos;
• Elles ne filment pas les endroits interdits d’être filmés, comme l’armée ;
• Elles informent les personnes apparaissant sur les photos afin que ces dernières réservent leur droit d’opposition sur les photos et demandent la correction ou la suppression d’une image. Leurs objections seront prises en considération dans le délai d’un jour ouvrable.

Au moment où la Grèce accepte finalement cette fonction, en Allemagne et en France une nouvelle polémique commence. Les voitures Google étaient soupçonnées de disposer de capteurs d’ondes radio qui permettent de mesurer tous les réseaux accessibles depuis un point géographique déterminé par le coordonnées (latitude, longitude) et donc d’avoir une parfaite connaissance de la position des réseaux mobiles. Ainsi Google est en train de construire une base des donnés autonome sur ces informations puisqu’elle peut être génératrice de nouvelles publicités !
Mais selon Google c’était une erreur de programmation…

Google fait tout pour nous géolocaliser au mieux ! Quelle sera sa prochaine idée ?

Sources :
www.nbonline.gr
www.dpa.gr
www.naftemporiki.gr
www.futura-sciences.com
www.zdnet.fr
www.lemonde.fr
www.cnil.fr
KOKIOU Virginia