FESTIVAL DE CANNES 2010

Cette 63ème édition présidée par le talentueux Tim Burton (Alice aux pays des merveilles) s’est ouverte le mercredi 12 mai avec la projection du très attendu Robin des bois de Ridley Scott (Gladiator). Cette année le festival fut marqué par un évènement grave en matière de libertés fondamentales : la détention du cinéaste Iranien Jafar Panahi (Le Ballon blanc, prix de la Caméra d’or 1995 et L’Or pourpre, prix du Jury de la sélection Un certain regard en 2000). En effet, véritable soutien à l’opposition contre la politique du président Mahmoud Ahmadinejad, il aurait dû par ailleurs être membre du jury de cette dernière édition du festival. Grâce à de nombreux appels pour sa libération, il a été libéré sous caution ce mardi 25 mai après deux mois de détention.
Les dix huit films en compétition cette année reflètent une véritable diversité cinématographique, parmi eux se sont confrontés le très attendu Biutiful du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalés Inarritu (Babel), Copie conforme du réalisateur Iranien Abbas Kiarostami (palme d’or 1997 pour le goût de la cerise), Des hommes et des dieux du réalisateur français Xavier Beauvois (auteur déjà primé en 1995 prix du jury pour N’oublie pas que tu vas mourir). Enfin le très polémique Hors la loi de Rachid Bouchareb (indigènes), La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (un dimanche à la campagne) ou encore Outrage de Takeshi Kitano (L’été de Kikujiro).
Sont toutefois très regrettés certains réalisateurs comme Gus Van Sant (Harvey Milk) ou encore Abdellatif Kéchiche (la graine et le mulet) qui n’ont pas pu terminer leurs nouveaux films à temps.
En pleine crise grecque, la sélection fut cette année marquée par le krach financier. D’abord et en compétition, Wall Street : l’argent de dort jamais d’Oliver Stone. Puis, Inside Job de Charles Ferguson présenté en séance spéciale. Enfin dans le cadre de la quinzaine des réalisateurs, Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron. Le palmarès quant à lui continue d’honorer la réputation inégalée de Cannes : La palme d’or revient au réalisateur et artiste plasticien thaïlandais Apitchatpong Weerasethakul, pour son film lung bonnmee raluek chat. Né en 1970, il se fait connaître avec le documentaire intitulé Mysterious Object at noon puis confirme sa réputation internationale en obtenant le prix « un certain regard » à cannes en 2002 avec Blissfully puis Tropical Malady, prix spécial du jury en 2004. Dans son nouveau long métrage, le cinéaste évoque l’actuelle répression dans son pays au travers un homme à l’agonie qui évoque ses multiples existences antérieures au contact de la réincarnation de plusieurs de ses proches.
Le Grand Prix est décerné à “Des Hommes et des Dieux”, de Xavier Beauvois.
Le Prix d’interprétation masculine revient à Javier Bardem (No country for Old men)) dans Biutiful, d’Alejandro Gonzalez Inarritu, et à Elio Germano (Romanzo criminale), dans La Nostra Vita, de Daniele Luchetti.
Le Prix d’interprétation féminine récompense Juliette Binoche (L’heure d’été) dans Copie Conforme d’Abbas Kiarostami.
Le Prix du scénario est décerné à Lee Chang-dong (Secret Sunshine), pour le film Poetry.
Le Prix de la mise en scène a été attribué à Mathieu Amalric (la chose publique), pour Tournée.
Le Prix du Jury revient à Un homme qui crie, de Mahamat-Saleh Haroun (Daratt, saison sèche).
La Caméra d’or, qui récompense un premier film, a été décernée à Ano Bisiesto, de Michael Rowe.
Enfin, la Palme d’or du court métrage a été remise à Chienne d’histoire, de Serge Avedikian.
Dans la sélection un certain regard, (jury, présidé par la réalisatrice Claire Denis), le premier prix a été décerné à Hahaha, de Hong Sangsoo (la femme de mes amis).
Armadillo de Janus Metz a remporté le Grand Prix de la Semaine de la critique, décerné par la presse internationale.

Sources :

Le film français (Hors série N°9 / Mai 2010)
Ecran Total (Hors série N°2 Cannes)
Les Inrockuptibles (Numéro 754/ 12 Mai 2010)
Variety (Semaine du 10 au 16 Mai 2010) / www.variety.com
www.ScreenDaily.com

Tiffanie TABEAU