Tout commence dans une chambre d’étudiants à Harvard et se « termine » dans la quasi totalité des salles de cinéma.
En tout juste 6 ans et quelques 500 millions de membres, Facebook, le site internet le plus visité au monde après Google, et le réseau social le plus convoité par les français et dans le monde (après « Twitter »), fait son apparition sur grand écran.
Le jeune créateur de Facebook est la star du moment, et pour cause, le film dont il fait l’objet est au cœur de toutes les controverses.
Après la sortie, non sans bruit, le 21 janvier 2010 du livre de Ben Mezrich « La revanche d’un solitaire, la véritable histoire du fondateur de Facebook », voilà que le cinéma s’en mêle.
Le réalisateur de « The social network », David Fincher (réalisateur de « Seven », « The game », « Fight club », « Panic room » ou encore « L’étrange histoire de Benjamin Button ») a surfé sur la vague Facebook pour réaliser son nouveau film.
Jusque là tout a l’air de se dérouler à merveille : un créateur de 26 ans, a fortiori le plus jeune milliardaire américain, fait l’objet d’un film et un réalisateur de renommée mondiale trouve en lui un sujet accrocheur.
Un hic dites-vous ? Bien entendu… Tout aurait été parfait si David Fincher avait réalisé son film avec le consentement de Mark Zuckerberg. Or, ce n’est pas le cas. Mark Zuckerberg n’a pas été consulté lors de la réalisation du film sur sa vie.
Le créateur de Facebook et son équipe craignent donc des retombées négatives pour leur entreprise.
Il faut dire que David Fincher a rendu la vérité un peu terne. Il représente un Mark Zuckerberg voleur (car il aurait « volé » l’idée de deux étudiants d’Harvard), très introverti et revanchard.
D’après le réalisateur, Zuckerberg aurait créé le réseau social afin de se venger de sa petite amie ce que réfute David Kirkpatrick, journaliste et auteur de « The Facebook Effect ». Selon lui, « on présente Zuckerberg comme un garçon constamment en colère qui crée Facebook pour se venger de sa copine. C’est totalement inventé. Zuckerberg est un gamin un peu plus intéressant que cela, qui a une vraie vision du monde ».
Le film traite en outre du double « procès » de Mark Zuckerberg.
Le premier porte sur la question tant controversée : « Mark Zuckerberg a-t-il ou non « volé » l’idée et le code source de The Facebook (qui se serait alors appelé « ConnectU ») aux jumeaux Winklevoss » ?
Le second procès porte quant à lui sur l’éviction d’Edourado Saverin, co-fondateur de l’entreprise. En effet, il a financé les débuts de la société avant de se faire évincer.
On s’aperçoit alors que le procès opposant Mark Zuckerberg à son ex associé, Edouardo Saverin n’aura jamais lieu et se terminera par une négociation dont l’issue ne sera jamais dévoilée.
En revanche, le différend existant entre les jumeaux et Mark Zuckerberg fera bel et bien l’objet d’un procès à la suite duquel le jeune prodige leur versera quelques millions de dollars.
Ce film est donc un portrait, une biographie, plus qu’un film sur le réseau social en tant que tel.
Cependant, la plus grande terreur de Mark Zukerberg et de ses acolytes reste les possibles retombées négatives lors de l’introduction en bourse de la « société qui valait 33 milliards de dollars ». En effet, d’après eux « Facebook pourrait entrer en bourse après la fin 2012 ».
Mark Zuckerberg, avec la discrétion qui le caractérise a seulement dit « pour sa défense » que ce film n’était qu’une fiction.
Après le tableau qu’il est fait de lui, Mark Zuckerberg risque bien de perdre sa place de leader des personnes les plus influentes du monde des médias (Vanity Fair, Octobre 2010).
« On ne peut pas avoir 500 millions d’amis sans se faire quelques ennemis ».
Marie S.
Sources :
« Le Monde Magazine » du 9 octobre 2010, p. 20-25
http://www.lexpress.fr/culture/cinema/un-film-sur-facebook-fait-polemique_914412.html