L’internet offre actuellement un éventail de services conséquents. Outre les services de chat et de jeu en ligne qui sont des composantes traditionnelles de la toile, le web a également bien d’autres usages : grande surface, librairie, vidéo club, agence matrimoniale et j’en passe. La publication au Journal Officiel du décret 2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine va ajouter une nouvelle fonction à la toile, celle de cyber-médecin. La ministre de la santé et des sports Roselyne Bachelot, instigatrice du décret issu de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires », envisage sa mise en application concrète à partir de janvier 2011.
Ce décret ouvre la possibilité à la consultation via internet ou par téléphone. Le patient pourra ainsi consulter un spécialiste directement de chez lui. Le diagnostic pourra même être envoyé par courriel ou à une pharmacie proche du domicile du patient pour que celui-ci puisse aller chercher directement chercher ses médicaments sans passer par son médecin. Le décret prévoit également qu’un praticien puisse aider un de ses confrères pendant que celui-ci effectue un acte médical sans plus de précisions quant à ces actes.
La ministre a précisé que ces téléconsultations seront effectuées par des professionnels autorisés a exercer en France encadré par des conditions définies dans le décret. Elle a par ailleurs ajouté que certaines consultations se verront remboursées si elles « sont autorisées par l’agence régionale de santé et qu’elles répondent à un besoin des patients ».
Toujours selon la ministre, cette possibilité constitue un élément important dans la lutte contre le problème du manque de médecin dans certaines zones géographiques. En effet l’un des objectifs de la téléconsulations est de résoudre les problèmes de pénurie de médecins ou de certaines spécialités de médecins dans certaines zones géographiques, dans un souci d’équité pour l’accès aux soins des patients.
Claude Leicher, président du syndicat des médecins généralistes MG France, a quant à lui un avis mitigé concernant cette réforme. Bien qu’il n’y soit pas opposé, il déclare que ce décret se borne à prendre acte de pratiques déjà utilisées par les médecins français depuis une bonne dizaine d’années (du moins en ce qui concerne les consultations téléphoniques) et qui existent depuis bien longtemps dans les pays anglo-saxons.
Selon lui bien que la réforme soit susceptible de mettre en place un système permettant une meilleure information des patients, la consultation physique en cabinet reste indispensable et ne sera sûrement pas mise en danger par la téléconsultation. Il considère dès lors la télémédecine comme un conseil et non comme de la médecine à distance.
Cette analyse est partagée par le Conseil de l’ordre national des médecins qui, bien qu’il se félicite de l’arrivée de ce décret qui a suivi bon nombre de ses préconisations en la matière, conclue tout de même « qu’aucune technologie ne peut venir remplacer la relation humaine, interpersonnelle et singulière qui doit rester le fondement même de l’exercice de la médecine ».
SOURCES:
-http://www.leparisien.fr/societe/roselyne-bachelot-c-est-une-solution-au-probleme-de-la-demographie-medicale-26-10-2010-1124119.php
-http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/consulter-son-medecin-par-webcam-pourquoi-pas_25781/
-http://www.liberation.fr/societe/01012298584-ce-n-est-pas-demain-la-veille-qu-on-fera-des-consultations-par-internet
-http://news.doctissimo.fr/la-telemedecine-en-france-c-est-officiellement-parti-_article7421.html