Le 38è festival international de la BD vient de fermer ses portes après 4 jours de programmation diverse et variée dans la ville d’Angoulême. Ce festival est devenu un rendez-vous incontournable pour les amoureux du 9è art. On y retrouve les auteurs des BD les plus célèbres qui viennent présenter les nouveaux albums, et faire vivre ces personnages tant plébiscités. Mais le festival est aussi une occasion offerte aux petits producteurs et aux nouveaux auteurs de faire connaître leur œuvre naissante. En bref, un festival haut en couleur, en découvertes, qui une fois de plus a remporté un vif succès et n’a pas déçu ses organisateurs.
Depuis quelques années toutefois, et cette année surtout, le monde de la BD connait un important renouveau. Cet art très ancien prend un coup de jeune : il se voit investit par le 7è art.
En effet on a remarqué pendant la session 2011 du festival, une corrélation de plus en plus forte entre le monde du cinéma et celui de la bande dessinée. Les adaptations de BD sous forme de film étaient un phénomène que l’on connaissait déjà. Pour exemple les adaptations de Tintin, ou Asterix sous forme de dessins animés. Mais le phénomène auquel on assiste aujourd’hui est différent, plus profond. Il ne s’agit pas de faire l’exacte reproduction de l’œuvre initiale sur un support différent, mais de faire évoluer l’histoire en même temps que ces supports. Adaptations, et surtout évolution sont les maîtres mots. Les héros passent des écrans aux planches, sautent d’un média à l’autre, et ainsi les producteurs élargissent le public cible.
Ce phénomène porte un nom et tend incontestablement à se développer : c’est le Transmédia. Un concept médiatique assez récent qui vise à faire circuler une même base d’histoire, d’événement romancé, sur différents supports afin d’élargir le public récepteur. Ainsi un héro de film pourra-t-il être repris pour vivre d’autres aventures sous forme de jeu vidéo, de roman, ou ici, de bandes dessinées. Le festival d’Angoulême avait inclus dans sa programmation un pavillon « projections » où l’audiovisuel était à l’honneur : des dessins animés étaient présentés, ainsi que des exclusivités cinématographiques, des avants premières, des documentaires, des séries télé, etc. Preuve que le festival de la BD n’est pas en reste et fait lui aussi la démonstration de l’importance du phénomène Transmédia. La BD semble se nourrir des autres « arts-médias »
Mais plus que la bande dessinée, c’est en réalité un mouvement qui touche tous les médias artistiques et marque l’introduction d’une ère nouvelle dans la conception de l’œuvre par le récepteur.
Pour la bande dessinée, l’enjeu du Transmédia est incontestable. Un grand nombre de producteurs indépendants espère que ce concept nouveau permettra la révélation d’œuvres. Le volume financier brassé par l’alliance film-BD est considérable. On estime ainsi que la moitié des contrats envisagés à l’occasion du festival aurait pour objet des adaptations cinématographiques ou audiovisuelles.
Toutefois il est important de rester mesurés : le Transmédia n’entrainera le succès de bandes dessinées sur grand écran que si celles-ci ont réussi à séduire en tant que telles, indépendamment de tout autre support. A l’inverse, il sera plus aisé pour une œuvre audiovisuelle à succès de se commercialiser sous forme de bande dessinée.
« Tansmédiatée » ou non, la bande dessinée reste un type de presse que son public ne saurait bouder.
Nathalie FOUQUE
Sources.
http://www.bdangouleme.com/programmation-2011/5/27/toute-la-journee/0
http://www.20minutes.fr/article/662304/culture-angouleme-trait-entre-cine-bd