Début janvier, le groupe Lagardère avait annoncé entamer des négociations avec Hearst concernant la vente de son pôle presse internationale.
C’est aujourd’hui chose faite, Arnaud Lagardère ayant annoncé avoir conclu la vente qui pourrait atteindre une valeur de 720 millions d’euros, dont 8 millions par an de royalties au titre de la licence pour le magazine Elle. Le groupe français, disposant d’un accord-cadre pour ce titre dans 15 pays, restera propriétaire de la marque, du merchandising et d’un droit de regard sur la ligne éditoriale.
Parc cette opération, portant sur 102 titres de presse dans 15 pays et concerne 5000 salariés, Arnaud Lagardère marque une nouvelle étape dans son désengagement dans le secteur de la presse, entamé en 2009 avec la cession de cinq magazines américains à l’éditeur Bonnier ainsi que l’arrêt de certaines autres publications à l’international.
Il s’agissait pourtant d’une activité phare de l’entreprise, bâtie autour d’Hachette et Filipacchi Médias par Jean-Luc Lagardère qui souhaitait créer un grand groupe de presse.
Mais aujourd’hui le secteur est en crise, subissant la concurrence d’internet et un effondrement des recettes publicitaires, ce qui justifie le recentrage de Lagardère vers d’autres activités.
Cette vente permet, d’autant plus, au groupe d’être désendetté jusqu’à la fin 2011.
Toutefois, le pôle presse nationale n’est, quant à lui, pas menacé puisque Lagardère ne compte pas céder ses titres français tels que Elle France, Paris Match ou encore le JDD, adoptant une nouvelle politique marquée par la nomination de Denis Olivennes, ancien patron du Nouvel Obs, à la tête d’un nouvel ensemble constitué d’Europe 1, Paris Match, du Journal du Dimanche et de Newsweb (qui regroupe les sites internet de Lagardère).
Pour autant certains spécialistes y voient le premier stade de la disparition totale du secteur presse du groupe à plus ou moins brève échéance.
Par ailleurs, l’éditeur américain Hearst qui détient une quinzaine de titres tels que Harper’s Bazaar, Cosmopolitan, Esquire…, réalisant un chiffre d’affaires de 4 milliards de dollars et employant 20 000 salariés à travers le monde, renforce, par cette acquisition, sa position au sein de la presse magazine.