Le 5 Mai 2011, la reconduction d’un mouvement de grève (voté a 91%) et le vote d’une motion de défiance à l’encontre de la direction (adoptée a 99%) sont venu ébranler l’actualité du quotidien la Tribune.
Les démissions, Mercredi 4 Mai, de François Lenglet (directeur de la rédaction) et d’Olivier Provost (directeur adjoint de la rédaction) pour « divergences stratégiques » avaient, en effet, déjà mis le feu aux poudres en ce jour du début de grève, plongeant ainsi dans une crise profonde le 2ème quotidien économique français, en difficulté depuis un certain temps déjà.
En effet, celui ci fut racheté il y a environ un an à 80% par Valérie Decamp à Alain Weill, propriétaire du groupe media « NextRadioTv » pour un euro symbolique. Weill avait lui même racheté la tribune au groupe LVMH en février 2008.
En grandes difficultés financières, le quotidien fut placé en procédure de sauvegarde début janvier afin de suspendre le paiement de ses dettes le temps de renflouer le titre.
Le journal a en effet perdu 9 millions d’euros l’an dernier ; la diffusion du titre, en retrait de 1,6% en 2010 a encore décroché de 4,6% de janvier à mars dernier et les ventes au numéro sont en chute de 15 a 23% depuis le début de l’année. Le quotidien recherche actuellement un financement à hauteur de quinze millions d’euros qu’il ne parvient pas à trouver.
En ce qui concerne les revendications des journalistes, celles ci sont de plusieurs natures :
Ils s’estiment, en premier lieu, victimes d’un manque d’information sur la santé financière de l’entreprise.
D’autres part, ils éprouvent une certaine inquiétude face à la volonté de réduction des effectifs d’au moins quinze personnes. En effet, selon un représentant de la société des journalistes il n’est « pas envisageable de faire un quotidien national avec soixante journalistes ».
Parmi les reproches adressés à la direction on retrouve également une opposition à sa volonté de faire passer la part des contributions extérieures des non journalistes (experts, économistes, sociologues) de 15%, actuellement, à 30 voir 40%, afin de réduire la masse salariale.
Enfin, le dernier reproche se matérialise dans les intentions prêtées a Valérie Decamp de quitter à terme le support papier, ce qui entrainerait de nouvelles réductions d’effectif, pour passer exclusivement aux supports numériques. Cette analyse est notamment celle de David Larbre (délégué SNJ).
Cette évolution pourrait être motivée par les bons scores de « Latribune.fr » et le franc succès rencontré par son « application Iphone ».
La crise financière et interne que rencontre actuellement son quotidien n’ont pas empêché Valérie Decamp de mettre en œuvre son plan de maitrise de couts, confié à son équipe de management.
Decamp table en effet sur un dernier trimestre 2011 rentable et prévoit même un retour à l’équilibre d’ici à 2012.
Aurélien D.
Sources :
http://www.latribune.fr/depeches/reuters/la-crise-ouverte-au-quotidien-la-tribune-se-poursuit.html
http://www.ozap.com/actu/crise-tribune-absent-kiosques-greve-redaction/418554
http://www.lefigaro.fr/medias/2011/05/04/04002-20110504ARTFIG00700-crise-ouverte-a-la-tribune.php
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/la-tribune-s-enfonce-dans-la-crise_254822.html