Fort du succès rencontré par les premières assises nationales de la RFID l’année dernière à Bercy, le Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie a reconduit le 31 mai dernier ce qui deviendra sans doute le rendez-vous annuel des acteurs de l’identification par radiofréquences. Cette édition 2011 des Assises de la RFID avait pour objectif de poursuivre la réflexion sur les limites et les bénéfices de cette technologie tout en apportant des réponses pratiques tant règlementaires que techniques ou organisationnelles aux interrogations des participants.
Contrat rempli pour ce second rendez-vous national enrichi cette année par la présence de parlementaires français et de personnalité européenne lors de la première conférence plénière, attestant de la prise de conscience par les acteurs politiques des enjeux liés au développement des nouvelles technologies en général et de la RFID en particulier.
Cette journée de conférences a été ouverte par M. ROUSSEAU Directeur général de la compétitivité, de l’industrie et des services qui a rappelé que les secteurs de mise en œuvre de la technologie RFID étaient nombreux, et bien souvent associés à des problématiques de vie privée, annonçant ainsi le thème des séances de la matinée.
La première conférence réunissant Mme DUMONT (députée PS), M. DETRAIGNE (sénateur centre), M. SANTUCCI (DG Société de l’information et médias Commission Européenne) et M. TETELIN (Directeur technique CNRFID) a permis d’éclairer les nombreux participants sur les enjeux de la Recommandation européenne de mai 2009 ainsi que sur sa mise en application.
Mme la Députée a ainsi rappelé l’importance d’un « cadrage le plus large possible » embrassant les problématiques économiques, sociales et éthiques liées à la RFID. Elle a regretté le manque de procédures de « démocratie technique » en France, et souhaite une réflexion du Parlement sur les moyens d’encadrer cette technologie afin que le débat aille au-delà du cercle limité des spécialistes. Ce point de vue est partagé par M. le Sénateur qui voit dans la RFID une source incontestable de progrès technologique doublée d’un défi nouveau au regard du droit à la vie privée. (M. DETRAIGNE est co-auteur de la Proposition de loi visant à mieux garantir le droit à la vie privée à l’heure du numérique) . Pour M. SANTUCCI de la Commission Européenne, la RFID constitue la « porte d’entrée vers un autre monde : l’Internet des objets » ce qui justifie la pertinence d’un débat présentement. Il considère que la règlementation ne doit pas être nécessairement envisagée comme une contrainte, mais davantage comme la « possibilité technologique offerte au grand public de se déconnecter de l’environnement en réseau ». Il est ensuite revenu sur le calendrier d’adoption de la Recommandation ainsi que sur ses principes généraux, parmi lesquels le plus important le PIA ou évaluation d’impact d’une application RFID sur les données à caractère personnel et la vie privée. Enfin M. TETELIN a complété cette conférence en rappelant la méthodologie à adopter pour effectuer ce PIA, étayant sa présentation d’exemples concrets sur les niveaux requis en fonction des applications concernées.
La seconde séance plénière a offert un premier retour d’expériences sur les solutions technologiques disponibles ou en cours d’élaboration pour répondre aux exigences de sécurisation des données. Deux approches ont ainsi été abordées : l’approche « commerce » ainsi que l’approche « santé ». Parmi les différentes solutions envisageables : la possibilité de crypter les données, celle de déporter les informations sur les middlewares, ou bien encore ce que l’on appelle le « silence des puces ».
La matinée s’est clôturée par une allocution de M. BESSON, Ministre chargé de l’industrie, de l’énergie, et de l’économie numérique, qui a rappelé les objectifs du Gouvernement en la matière. Pour lui la RFID est « un dispositif technique proprement révolutionnaire », elle représente « une technologie clé pour la compétitivité de nos entreprises », la France étant « le 6ème pays porteur de la RFID dans le monde ».
L’après midi s’est ensuite déroulé selon la même dynamique d’échanges autour d’experts et d’utilisateurs de la RFID sur les thématiques variées comme les usages bi-fréquences des puces, l’influence de la RFID sur le développement durable et la gestion des déchets, ou bien encore la conduite de projets RFID.
Au terme d’une journée de conférences bien remplie et riches d’enseignements des divers intervenants, cette seconde édition des assises nationales de la RFID a été clôturée par M. NABET, vice président du CNRFID.
En attendant la prochaine édition des Assises de la RFID qui ne manquera pas d’avoir lieu en 2012, la vidéo des débats de cette seconde édition devrait être très prochainement accessible en ligne.
Ann-maël GOULVESTRE