Le magazine « Complément d’enquête » diffusé le lundi 9 mai sur France 2 a déclenché la colère de Marine Le Pen, actuelle Présidente du Front National.
Le reportage mis en cause était consacré aux coulisses du Front National. Un journaliste s’était fait passer pour un militant du parti et avait tourné son sujet en caméra cachée. Cette méthode n’a visiblement pas plu à Marine Le Pen et à son avocat. Le journaliste intéressé, Benois Duquesne, s’est défendu en affirmant que cette technique permettrait d’obtenir des « paroles vraies, sans faux-semblant, sans à priori ».
Walleran de Saint -Just, l’avocat de Marine Le Pen a annoncé l’intention du Front National d’adresser un courrier de protestation auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA). Selon lui, « le journaliste de France 2 a utilisé une fausse qualité, c’est la définition même de l’escroquerie. »
L’utilisation des caméras cachées pour illustrer des reportages avait déjà fait polémique. Le CSA était intervenu auprès de France 2 à la suite de la diffusion, le 5 novembre 2008, dans l ‘émission « Les Infiltrés », d’un reportage filmé en caméra cachée dans lequel un journaliste, recruté en qualité d’agent de surveillance sans contrat de travail, recevait pour mission de garder une installation présentée à tort comme une centrale EDF.
Le CSA avait alors pris une position de principe sur les enquêtes menées avec l’aide de cette technique d’investigation en introduisant une clause-type dans les conventions signées avec les chaînes de la télévision numérique terrestre. « Le recours au procédé permettant de recueillir des images et des sons à l’insu des personnes filmées ou enregistrées doit être limité aux nécessités de l’information du public. Il doit être restreint aux cas où il permet d’obtenir des informations difficiles à recueillir autrement. » Le CSA autorise donc ce procédé d’enquête quand il est, pour les journalistes, le seul moyen d’obtenir la vérité sur un sujet. Les personnes filmées ne doivent pas être identifiables. Le CSA apporte ainsi une dérogation à un principe général inscrit dans la charte de la profession de journaliste selon lequel un journaliste s’interdit d’user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
Il faut rappeler que la liberté d’expression n’est pas absolue et que le CSA doit garantir les principes de rigueur et d’honnêteté dans la relation de l’information.
Pauline Dalman
Sources:
http://www.ozap.com/actu/marine-pen-csa-complement-enquete-camera-cachee-france2/420892
http://www.legalnewsnotaires.com/index.php?option=com_content&view=article&id=201140&catid=941:non-categorise&Itemid=119