En date du 20 juin 2011, les internautes apprenaient qu’ils seraient en mesure d’accéder à plusieurs milliers de textes publiés entre 1700 et 1870 [1], simplement consultables pour lecture ou pour téléchargement en toute légalité grâce à l’accord conclu entre la British Library et Google. La numérisation, dont les frais seront assumés en totalité par Google, permettra une consultation directement sur le site de la British Library, sur la bibliothèque numérique européenne Europeana ou en accédant à Google Books. [2] Monsieur Peter Baron, porte-parole européen de Google n’a pas souhaité dévoilé le budget consacré à ce projet, qui représente très certainement une somme dérisoire pour que les responsables ne veuillent pas la faire connaitre au grand public !
Ce n’est pas le premier accord conclu par Google qui répertorie une quarantaine de conventions avec des bibliothèques du monde entier.
Google entend asseoir sa popularité en proposant une offre diversifiée d’ouvrages grâce à la numérisation. Cette avancée technologique, qui ravie bien évidemment les hauts responsables ayant une assise désormais reconnue dans la communauté Internet, heurte les fins commerciales du monde de l’édition, qui voit plutôt ce nouvel outil comme un étrangleur financier.
Une bataille judiciaire en cours aux Etats-Unis apportera peut être dans un avenir proche quelques bouleversements en la matière.
Pour autant, le 23 mars dernier, la justice américaine a statué sur le litige opposant le « géant » Google d’une part, et les auteurs et éditeurs américains [3] d’autre part qui protestent fermement contre le programme de numérisation engagé par Google Books. Le juge fédéral Denny Chin a rejeté le Règlement proposé par les parties dans l’affaire dite Google Book Search mettant fin au contentieux portant sur la numérisation par Google de millions d’ouvrages protégés par le droit d’auteur, en l’absence de refus exprimé par les titulaires de droits (opt out). Selon ses termes, ledit Règlement, conclu avec les ayants droit dans le cadre de cette numérisation, n’était pas « équitable, adéquat et raisonnable ». En conséquence, le géant américain aurait du obtenir au préalable l’autorisation des détenteurs des droits d’auteur avant d’entamer cette dématérialisation d’œuvres.
La British Library envisage de numériser près de 14 millions de livres et plus d’un million de périodiques d’ici 2020. Cette mise en ligne offrira aux chercheurs une sélection de travaux de recherches, d’études et d’œuvres, peu vus jusqu’à présent.
Néanmoins, dans un premier temps, elle vise à numériser 250 000 livres. Ceci étant, cette base de données représentera une des plus grande collections de livres, journaux et périodiques historiques, disponibles en ligne sur la planète. Elle pourra être visualisée et partager gratuitement par tous.
Pour reprendre les dires de Monsieur Peter Barron « ce matériel du domaine public constitue une partie importante du patrimoine mondial et nous sommes fiers de travailler avec la British Library afin de le rendre accessible à des millions de personnes. »
Ce projet, à la fois ambitieux et risqué, vise à préserver les textes originaux anciens.
Stéphanie CHROSTEK
Sources :
[1] Sur une période allant des Lumières à la Révolution industrielle.
[2] Google Books est un service en ligne offert par Google, dont l’annonce du lancement d’une numérisation avant été faite en décembre 2004. En 2011, près de 16 millions de livres ont déjà été scannés.
[3] L’association des éditeurs américains « the Association of American Publishers » et celle des auteurs d’Amérique « Authors Guild of America » se tiennent parmi les fervents opposants à ce projet.