Les autorités libanaises ont lancé en 2009 une vaste opération contre les réseaux d’espionnage israéliens. Opération, qui a par la suite donné lieu à l’arrestation d’environ 150 espions présumés pour « intelligence au profit d’Israël ». Mais depuis quelque mois, le phénomène s’accentue.
En octobre dernier, Israël aurait infiltré le réseau de téléphonie mobile libanais, permettant aux renseignements israéliens d’écouter directement tous les appels émis ou reçus sur le territoire libanais.
Le leader du parti Hezbollah, Hassan Nasrallah a pour sa part déclaré « qu’Israël avait pris le contrôle total des infrastructures de télécommunication du Liban ». Une résolution de l’Union internationale des télécommunications condamnant Israël pour piratage des réseaux de téléphonie fixe et mobile libanais, a depuis lors été adoptée. Mais le Hezbollah va plus loin et accuse l’état hébreu d’être à l’origine de l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafiq Hariri, en 2005.
Le président de la commission parlementaire de l’information et des télécommunications libanaise, M. Fadlallah, affirme que depuis 1996, Israël livrerait à l’ennemi des données sensibles relatives au réseau de télécommunications et la sécurité du Liban.
Rappelons qu’au regard du droit libanais, l’espionnage peut être passible de peine de mort s’il est prouvé qu’il a engendré la mort de citoyens libanais- et à défaut de preuve suffisante, d’une peine de travaux forcés à perpétuité.
En réaction à cette situation pour le moins chaotique, le Conseil de sécurité des Nations Unies, a mis en place dès 2009 un Tribunal spécial pour le Liban (TSL) . Ce tribunal pénal international a pour mission de poursuivre les auteurs d’actes criminels reliés à l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafiq Hariri en 2005.
Le 30 juin dernier, la délégation du Tribunal spécial pour le Liban a remis au procureur général de Beyrouth l’acte d’accusation relatif à l’assassinat du dirigeant Rafic Hariri : un acte d’accusation sous scellé, ainsi que quatre mandats d’arrêt. C’est seulement le lendemain, que le ministre de l’intérieur libanais, a affirmé à l’Agence France Presse que les quatre suspects étaient des partisans du mouvement Hezbollah.
On peut penser que si le parti Hezbollah se voit condamner par le Tribunal spécial pour le Liban, cela signifierait une éviction médiatique pour le parti chiite, qui serait dès lors vraisemblablement assimilé à une organisation terroriste.
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