La première version de la carte musique fut un échec. C’est pourquoi le 25 novembre 2011 le ministre de la culture et de la communication a décidé de présenter la deuxième version qui elle sera matérielle. Ainsi, il espère inciter les jeunes entre 12 et 25 à acheter légalement de la musique sur internet.
Vinyle, cassette et CD-audio se sont succédés pour l’exploitation de la musique. Chaque nouveau support était perçu comme une révolution et personne n’imaginait que cela puisse évoluer d’avantage. Mais dans les années 2000, le fichier mp3 apparaît. Le CD-mp3 et le baladeur mp3 arrivent ce qui permet de télécharger de la musique d’un ordinateur sur un CD ou un baladeur. L’avènement d’internet dans les années 90 et sa rapide démocratisation dans les foyers français permettent le développement du téléchargement illégal de musique ce qui diminue les revenus de l’industrie musicale à grande vitesse.
Le gouvernement décide alors de réagir avec la carte musique lancée fin 2010. Le but est de lutter contre le téléchargement illégal auprès de la tranche d’âge la plus susceptible d’y recourir, les 12-25 ans. La carte musique permet d’acheter légalement de la musique sur internet. Cette dernière fut un échec car elle s’est écoulée à seulement 50 000 exemplaires. Cet échec s’explique, par le manque de communication, une mauvaise ergonomie du site internet mais surtout une mauvaise habitude des utilisateurs à obtenir la musique gratuitement et en illimité. Grâce à HADOPI, et au débat médiatique qui a entouré l’adoption de cette loi, les jeunes ont pris conscience des effets néfastes du téléchargement.
Le vendredi 25 novembre 2011, marque le lancement de la carte musique II. Le concept de la première est entièrement repris et amélioré. Le site a été refait pour paraître plus attrayant et elle est désormais disponible sur le site www.lacartemusique.fr sous forme dématérialisée et sous forme physique. Voici la grande avancée, la carte musique devient matérielle. En effet, cinq grandes enseignes se sont affiliées au projet et propose en magasin la carte musique II : la Fnac, géant Casino, Carrefour, GAME et Monoprix. Deux cartes sont proposées : une carte à 10 euros et une autre à 25. L’état double ensuite le montant, dans la limite d’une carte par personne. Concrètement, pour l’achat d’une carte de musique à 25 euros l’acheteur bénéficie de 50 euros d’achat. Les modalités exactes de cette carte ont été prises par un décret du 25 octobre 2011 publié au journal officiel. Elle est instituée pour une durée de deux ans et sera accessible par 1 millions de jeunes au maximum chaque année. L’offre musicale est composée de catalogue qui doivent favoriser les artistes français indique le décret.
Pour promouvoir cette seconde version de la carte musique, le gouvernement a lancé un slogan « un titre acheté, un titre offert ». De plus, cinq abris de bus ont également été relookés à Paris avec des images d’artistes partenaires comme Ayo et le BB Brunes et permettent aux passants de découvrir leur musique en branchant leurs écouteurs. Un spot télé a été réalisé, il sera diffusé sur internet et sur les chaînes musicales. Pour séduire les jeunes, le gouvernement a également complété la carte en ajoutant des privilèges et des offres comme la rencontre d’artistes.
Mais à l’occasion de l’adoption de la loi de finance 2012, l’assemblée nationale a adopté un amendement réduisant les ressources de la carte musique au motif que l’efficacité de la carte musique contre le piratage est contestée par la majorité gouvernementale au vu des résultats de la première version. Le rapporteur général de la commission des finances, Gilles Carrez, a fait adopter un amendement supprimant 10,9 millions d’euros sur les 20 millions de report au bénéfice du financement de la Carte.
Ainsi, l’avenir de la carte musique II reste inconnu. Entre les nouveaux services proposés, un budget réduit et des offres concurrentes comme la carte d’iTunes les chances de réussite sont incertaines. Il faut espérer que la population jeune a prit conscience grâce aux campagnes médiatiques qu’a entrainé l’adoption de la loi HADOPI que le bon comportement à adopter pour sauver l’industrie musicale est d’arrêter le téléchargement illégal sur internet et d’acheter la musique par l’intermédiaire d’un CD-audio, sur une plate forme de téléchargement légale ou grâce à la carte musique.
Sources :
– France 2, « La “carte musique” jeunes est lancée », mis en ligne le 28 octobre 2010, consulté le 26 décembre 2011, URL : http://info.france2.fr/medias/la-carte-musique-jeunes-est-lancee-65592393.html
– Christophe Auffray, « Carte Musique : les députés coupent dans le budget », mis en ligne le 17 novembre 2011, consulté le 26 décembre 2011, URL : http://tempsreel.nouvelobs.com/high-tech/20111117.ZDN6120/carte-musique-les-deputes-coupent-dans-le-budget.html
– Benjamin Ferran, « Frédéric Mitterrand déçu des résultats de la Carte musique », mis en ligne le 25 novembre 2011, consulté le 26 décembre 2011, URL : http://www.lefigaro.fr/hightech/2011/11/25/01007-20111125ARTFIG00562-frederic-mitterrand-decu-des-resultats-de-la-carte-musique.php
– La rédaction, « Carte Musique » : Le budget divisé par deux!, mis en ligne le 21 novembre 2011, consulté le 26 décembre 2011, URL : http://www.ceriseclub.com/actualites/2011/11/21/11505/carte-musique-le-budget-divise-par-deux.html
Anaëlle Grondin, « La Carte musique jeune retente sa chance », mis en ligne le 25 novembre 2011, consulté le 26 décembre 2011, URL : http://www.20minutes.fr/article/830584/carte-musique-jeune-retente-chance