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Navigation : IREDIC / 2012 / janvier / 17 / THE ARTIST AUX GOLDEN GLOBES, L'EXCEPTION CULTURELLE AU PLACARD

THE ARTIST AUX GOLDEN GLOBES, L'EXCEPTION CULTURELLE AU PLACARD

Publié par Vincent.Arnaud le 17 janvier 2012 dans Cinéma: Actualités | Consulté 44 Fois | Leave a response

Le pari était osé, mais la mise est revenue au parieur. Sorti avec trois  prix au Golden Globes sur six mentions, The Artist, réalisé par Michel Hazanavicius, marque une nouvelle reconnaissance du cinéma américain pour les œuvres de l’hexagone. Pour autant, cet accueil chaleureux du film à Hollywood ne fait que rappeler une fois de plus l’archaïsme qui anime l’idéologie française en matière de politique culturelle.

Ce sont au final trois prix qui ont été remis au film The Artist. Le prix de la meilleure comédie, du meilleur acteur et de la meilleur musique suivent la remise du prix du meilleur réalisateur remis à Michel Hazanavicius par L’Association des critiques de l’audiovisuel américain le 12 janvier dernier. Il faut avouer que le projet était ambitieux et très audacieux, le film étant en noir et blanc et totalement muet. Cette reconnaissance devrait également marquer l’entrée d’un nouvel acteur français dans le marché du cinéma américain, puisque Jean Dujardin s’est distingué lors de la cérémonie dans les mêmes conditions que Marion Cotillard, qui s’était vu remettre le prix de la meilleure actrice pour La Môme. De tous les films français qui triomphe aux Etats Unis depuis quelques années, The Artist semble être le moins surprenant.

Si l’approche artistique du film est sans aucun doute très originale, les codes qu’il emprunte ne peuvent que raisonner dans l’inconscient des américains. Comme le reconnaît le producteur du film, Thomas Langmann, (également fils du producteur français Claude Berry), The Artist n’est pas un film franco-français, mais bien une déclaration d’amour à Hollywood et à son histoire, qui rappel l’âge d’or de United Artist au temps de Chaplin et Buster Keaton. Pour autant, il ne faut pas limiter la réception du public américain à cette attention particulière. Le cinéma reste avant tout une économie de prototype basée sur la mutualisation des risques. Grossièrement, c’est une partie de dés où il est impossible de déterminer à l’avance le succès ou l’échec du film dans lequel on investi. D’un point de vue artistique, The Artist ne doit son succès qu’au talent de ce qui l’ont fait.

Pourtant, cette production marque une nouvelle contradiction avec l’ambition d’Etat vis à vis du cinéma français, et surtout des moyens mis en œuvre pour le promouvoir. Thomas Langmann rappel en effet l’absence de financements français. En première ligne le CNC et l’avance sur recette, dont la commission aurait jugé le film trop « bling bling ». Le seul acteur public à bénéficier d’un intérêt à avoir investi est France 3, qui aura le privilège de diffuser en exclusivité et en prime time le film à sa sortie sur les écrans télévisés, soit deux ans et demi après sa sortie au cinéma. L’ironie de ce phénomène n’est pas nouvelle, puisque La Môme, qui a accueilli 1 million de personnes à sa sortie en salle aux Etats Unis, avait subi le même abandon. Encore plus ironique ; sa présentation au Golden Globes était en français, tandis que le film soutenu par les politiques publiques, Persepolis, était en anglais. Situation embarrassante lorsqu’une de ses missions fondamentales est de promouvoir la langue française.

Ainsi, la politique culturelle n’a de cesse de multiplier les rendez vous manqués avec le succès international, encore visiblement trop partagée entre les notions de « qualité cinématographique » et les intérêts commerciaux. Une distinction que les sociétés de production américaine ne font pas, ce qui permet de multiplier les succès aussi bien du point de vue qualitatif que quantitatif. De la même manière, la méfiance vis à vis des capitaux américains dans le cinéma français, considéré implicitement comme une « infiltration », n’a fait que décourager les partenariats franco-américains et a isolé la politique culturelle de grandes opportunités (l’affaire Un long dimanche de fiançailles demeure un échec cuisant). Si des aménagements ont été réalisés pour assouplir ces mesures très protectionnistes et particulièrement ciblées, il est aisé de constater qu’actuellement les grands succès français à l’étranger sont majoritairement des œuvres sans lien avec les mécanismes de financement public. Et si la qualité des succès internationaux est certes contestable, celle des œuvres soutenues l’est tout autant.

Alors que les colloques ne cessent de se multiplier depuis le début d’année sur la crise de la diplomatie culturelle française, cette nouvelle nomination de The Artist ne fait qu’entériner les propos de ses détracteurs. La politique culturelle française semble aujourd’hui encore trop protectionniste et autocentrée, faussement ouverte vers l’extérieur ou seulement dans une relation unilatérale. Un phénomène relayé depuis de nombreuses années par des auteurs tels que Philippe Bailly, qui préfère parler aujourd’hui de « rayonnement culturel », et surtout Marc Fumaroli, qui dénonce cet état de fait depuis longtemps : «Or ce que j’appel l’Etat culturel, cette tyrannie larvée qui rétrécît la France, et l’oblige à se contracter contre elle même, l’empêche d’être en Europe et dans le monde le principe contagieux qu’elle doit être, et qu’elle a été, un principe qui contienne et dépasse le principe américain, et qui conjugue démocratie et noblesse pour faire échec aux oligarchies machiavéliques, qui singent la monarchie et affectent la passion et l’égalité ». Moralité, on ne crée pas une identité culturelle à huis clos, surtout dans un espace globalisé. Le cinéma n’en ait que le constat le plus évident, car sa charge politique est plus pesante que dans les autres arts. Les prochaines nominations de The Artist aux Oscars finiront d’affirmer (ou d’infirmer) ce raisonnement. La reconnaissance internationale passant prioritairement par les prix américains, il semblerait que la réponse soit dans la question.

SOURCES :

AFP, « Michel Hazanavicius : «L’ampleur que prend “The Artist” aux Etats-Unis, c’est impossible à imaginer» », Journal Libération, mis en ligne le 16 janvier 2012, consulté le 16 janvier 2012, URL : http://next.liberation.fr/cinema/01012383636-the-artist-incontournable-au-golden-globes

SOTINEL (T.), « The Artist rafle trois Golden Globes : une première pour un film français », Le Monde,  mis  en ligne le 16 janvier 2012, consulté le 16  janvier 2012, URL : http://www.lemonde.fr/cinema/article/2012/01/16/the-artist-rafle-trois-golden-globes-une-premiere-pour-un-film-francais_1630090_3476.html

Schwartzenberg (E.), « The Artist : France 3 empoche la mise », Le Figaro, mis en ligne le 16 janvier 2012, consulté le 16 janvier 2012, URL : http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/film/67129/the-artist-france-3-empoche-la-mise.html

PICARD (S.), « Golden Globes 2012 : The Artist rafle trois trophées », Première, mis en ligne le 16 janvier 2012, consulté le 16 janvier 2012, URL : http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Golden-Globes-2012-The-Artist-rafle-trois-trophees-3079950

Première, « Thomas Langmann : “En France, on nous a dit que The Artist ressemblait à un film bling-bling” », mis en ligne le 15 janvier 2012, consulté le 16 janvier 2012, URL : http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Thomas-Langmann-En-France-on-nous-a-dit-que-The-Artist-ressemblait-a-un-film-bling-bling-3079798

FUMAROLI (M.), L’Etat culturel, essai sur une religion moderne, Paris, Le livre de poche, 1991, p 28

Publié dans Cinéma: Actualités | Tag(s) : cinéma, exception culturelle, hollywood, politique culturelle, rayonnement culturel

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