Après le e-commerce (sur ordinateur) et le m-commerce (sur smartphone), se développe désormais le « t-commerce » sur téléviseur. Lors du CES 2013 à Las Vegas, évènement annuel qui présente les nouveautés technologiques à venir, qui a débuté le 8 janvier dernier a été présenté le t-commerce. Le t-commerce ou « commerce par télévision » permettra de faire ses achats directement depuis sa télé comme on peut le faire actuellement depuis son ordinateur ou son smartphone.
Le commerce en ligne : un concept unique, différents supports.
Il existe déjà différents supports de commerce électronique. Tous se sont développés rapidement et ont connu un franc succès.
Le commerce électronique ou e-commerce, tout d’abord, s’est développé sur le minitel dans les années 80. Mais c’est avec l’arrivée d’internet qu’il a pris un réel essor. La première législation sur ce domaine est datée du mois de juin 2000. Depuis il n’a cessé de se développer. Par exemple le nombre de sites marchands sur internet en France est passé de 35 500 en 2007 à 100 400 en 2011. Les ventes de produits et services en ligne sont quant à elles passées de 25 milliards en 2009 à 37,7 milliards d’euros en 2011.
Le m-commerce, quant à lui, apparait en 2008 et prendra son envol dès 2009. Bien qu’il ne soit encore qu’à ses débuts, il représente déjà un marché très important générant des millions d’euros. En 2011 il a ainsi généré 1,3 milliards d’euros contre « seulement » 300 millions d’euros en 2010 ! La croissance des ventes de smartphone (les français sont encore sous-équipés en smartphone par rapport à d’autres pays) et de tablette devrait accentuer ce phénomène. Aujourd’hui, ¼ des français ont déjà effectué un achat via leur téléphone mobile, ce chiffre augmentera certainement de façon significative ces prochaines années.
Il existe également le f-commerce, moins connu car son succès n’a pas été le même, qui est le commerce en ligne sur Facebook. Le réseau social a tenté d’aller encore plus loin et de devenir, au-delà d’un réseau social, une véritable source de profit pour les marques, on parle de social shopping. Les internautes donnent depuis longtemps leur avis sur un produit sur internet. Avec le f-commerce, ils peuvent « liker » une page et devenir « fan », acheter via une application ou encore bénéficier de promotions exclusives. Mais le manque de stratégie, la surestimation de la puissance du réseau social ou encore les solutions de paiement trop restreintes ont bloqué le développement de ce support de commerce en ligne.
Le T-commerce fait son apparition.
Avec le t-commerce, les acheteurs pourront désormais effectuer leurs achats depuis leur télévision. Mais attention, cela n’a rien à voir avec le télé-shopping, émission de télé-achat apparue en 1987 et diffusée sur certaines chaines de télévision. Il s’agissait de vente à distance mais via le téléphone, le site de la chaine ou du minitel à l’époque. Un animateur présente les produits et les téléspectateurs peuvent ensuite le commander par téléphone ou internet.
Avec le T-commerce, la démarche est différente. Pas de tranche horaire, de format d’émission ou d’animateur, il s’agit de cliquer directement sur le bien que l’on souhaite pour effectuer son achat. Le poste de télévision devient un outil connectable au même titre qu’un ordinateur ou un smartphone. Les détracteurs de cette forme nouvelle de commerce en ligne parlent de téléachat amélioré. Mais le t-commerce n’en est qu’à ses balbutiements, ses créateurs souhaitent en effet aller plus loin. Par exemple développer un système qui permettrait d’acheter le même vêtement qu’un animateur, acteur, journaliste. Imaginez ainsi que vous regardez une série ou un film. Vous aimez particulièrement la tenue ou un vêtement d’un acteur/actrice. Le simple fait de cliquer dessus avec la télécommande renverrait à un lien avec des sites marchands proposant les mêmes produits.
Ce système, très simple d’usage, pourrait se développer très rapidement et être un outil de commerce incontournable. En effet, il permet d’acheter rapidement tout en regardant son programme télévisuel et la télévision reste un média de masse qui touche énormément de monde et ce malgré l’évolution des médias classiques avec l’arrivée d’internet. De plus, les personnes regardant la télé constituent un public particulièrement captif ce qui facilite l’acte d’achat. Enfin, le client a accès à plus d’information sur les plateformes digitales qui offrent une description détaillée du produit et le géo référencement des points de ventes sur le web. C’est ce qu’ont bien compris différentes enseignes qui commencent à investir dans le t-commerce.
Un développement par différents acteurs économiques.
Ikea, enseigne de mobilier et de décoration, a lancé courant 2012 une télé « tout-en-un » avec différentes fonctions dont internet, le tout intégré directement. Elle comporte notamment un système de commande en ligne appelé « Connept ». Bien que les services en ligne aient été qualifiés de « décevant » lors de sa sortie, il est fort à parier que cette télévision n’est que la première d’une longue série qui, nous pouvons raisonnablement l’espérer, proposera des connexions et des services en ligne de qualité.
L’enseigne de distribution américaine Target a quant à elle lancé en octobre 2012 une mini-série de quelques épisodes dans laquelle tous les produits : vêtements portés par les acteurs, maquillage, objets de décoration etc proviennent de ses propres magasins. Les téléspectateurs munis d’une télévision connectée pouvaient acheter directement ces produits ou même les partager sur les réseaux sociaux.
En Corée du Sud, l’enseigne Tesco propose à ses consommateurs de faire leur course dans un supermarché 3D à travers leurs téléviseurs. Cette forme de commerce peut profiter à de nombreux acteurs économiques : enseignes, marques mais aussi fabricants de télévision ou de box et décodeurs et même Google.
En effet, TiVo, numéro un américain des box et décodeurs devrait également lancer un service d’achat en ligne sur téléviseurs. Google quant à lui a présenté une Google TV. Celle-ci permettrait d’acheter tous les produits montrés à l’écran et pas seulement ceux de l’enseigne comme dans l’exemple de la mini série de l’enseigne Target.
Une nécessaire entente entre les services.
Le t-commerce suscite également de l’intérêt dans le secteur publicitaire. Le placement de produit ayant déjà fait ses preuves, il voit là un nouveau marché non négligeable. Les marques également y ont un intérêt, les consommateurs se souvenant généralement plus des marques qu’ils ont vu à la télévision. Et le t-commerce est, pour elles, un moyen de publicité différent des spots de publicité classiques. Le fait de placer un produit dans un contexte particulier et surtout concret créer un lien avec le consommateur, leur permettent de transmettre de façon claire leurs valeurs et l’image qu’elles veulent avoir.
Pour que le t-commerce soit possible, fournisseurs de contenu donc chaines de télévision et moteur de recherche devront s’entendre. En effet, dans l’exemple de la Google TV, celle-ci ne pourra voir le jour si les chaines de télévision bloquent ces fonctionnalités. Le t-commerce consiste, en effet, pour le téléspectateur à commander sur un site marchand un produit qu’il est en train de voir à la télévision. Les moteurs de recherche ont donc un rôle dans le processus puisqu’ils permettent l’accès aux sites et les chaines de télévision également puisqu’elles diffusent les produits et donc les présentent en quelque sorte au grand public. Les annonceurs devront donc rémunérer les deux qui devront se mettre d’accord sur l’interaction entre leurs services.
Selon une étude publiée par une entreprise de paiement en ligne, 49% des téléspectateurs et internautes sont séduits par l’achat de biens et services rattachés au contenu regardé sur leur télévision, smartphone ou tablette. Ce chiffre devrait augmenter ces prochaines années. Avec un marché aussi important et qui ne semble pas connaitre la crise, il est certain que les différents protagonistes du t-commerce sauront s’entendre.
Sources :
Chiffres clés vente à distance e-commerce, fevad.com, consulté le 9 janvier 2013, [“>http://www.fevad.com/uploads/files/Etudes/chiffrescles/chiffres_cles2012.pdf”>[gview file=”http://www.fevad.com/uploads/files/Etudes/chiffrescles/chiffres_cles2012.pdf”]
BEMBARON (E.), « Le T-commerce fait son apparition sur les téléviseurs », Lefigaro.fr, article publié le 8 janvier 2013, consulté le 9 janvier 2013, “>href=”http://fr.news.yahoo.com/t-commerce-fait-apparition-téléviseurs-083800740.html”>http://fr.news.yahoo.com/t-commerce-fait-apparition-téléviseurs-083800740.html
CHU (N.), « Préparez-vous à l’arrivée du T-commerce ! », Netalya.com, publié le 8 janvier 2013, consulté le 9 janvier 2013, “> href=”http://www.netalya.com/fr/Article2.asp?CLE=80”>http://www.netalya.com/fr/Article2.asp?CLE=80
BIANCHI (F), « Digital retail, le t-commerce, énième gadget ou futur révolution du retail ? », LSA.fr, publié le 8 octobre 2012, consulté le 15 janvier 2013, “>href=”http://www.lsa-conso.fr/digital-retail-le-t-commerce-enieme-gadget-ou-future-revolution-du-retail,133320”>http://www.lsa-conso.fr/digital-retail-le-t-commerce-enieme-gadget-ou-future-revolution-du-retail,133320
GERALDINE, « Le M-commerce, parlons-en ! », compta-entrepreneurs.com, publié le 28 septembre 2012, consulté le 9 janvier 2013, “>href=”http://www.compta-entrepreneurs.com/vie-pratique/le-m-commerce-parlons-en/”>http://www.compta-entrepreneurs.com/vie-pratique/le-m-commerce-parlons-en/
LALANNE (M.), « F-commerce : Les 4 raisons de l’échec de votre boutique sur Facebook », Chef d’entreprise.com, publié le 11 juin 2012, consulté le 16 janvier 2012, “>http://www.chefdentreprise.com/Breves/F-commerce-les-quatre-raisons-de-votre-echec-sur-Facebook-46946.htm”>http://www.chefdentreprise.com/Breves/F-commerce-les-quatre-raisons-de-votre-echec-sur-Facebook-46946.htm