Au début du mois une nouvelle plateforme internet française s’est lancée sur le marché du téléchargement payant en ligne, version luxe. Qobuz est un site de streaming et téléchargement payant où chacun peut écouter de la musique de très haute qualité et l’acheter au format CD.
Musique et qualité, quel format choisir ?
AAC, Mp3, WMA ou Wav : tout ces formats impliquent une compression d’un morceau d’origine. À l’heure actuelle, la compression d’un phonogramme peut dénaturer l’œuvre de l’artiste. En effet, le format perd de la qualité et l’écoute devient vite désagréable. Un fichier de petite taille compressé permet d’utiliser le moins d’espace possible sur son ordinateur mais la qualité diminue. En effet, il vaut mieux prendre un plus gros format avec une compression minimale. Cela signifie, que plus un fichier est compressé plus il perd des bandes de fréquence et enlève potentiellement les petites nuances qui font la différence. Le taux de compression s’exprime en nombre de bits qui est l’unité de calcul informatique. Par exemple, 56 Kbits/s est une taille faible de fichier puisqu’il est utilisé pour la radio. Mais la valeur peut s’étendre jusqu’à 320 Kbits/s. Rentre en compte, également dans la musique, le taux d’échantillonnage. Cette valeur s’exprime en Hz et doit être la plus élevée possible pour préserver la forme du phonogramme d’origine. Il définit le taux d’informations sonores à chaque seconde. Ainsi, il est préférable d’utiliser un fichier avec un taux d’échantillonnage de qualité CD. C’est à dire 44,1 kHz. Pour donner une échelle de valeur, une conversation téléphonique est de 11 kHz.
La qualité sonore maximale pour Qobuz !
L’entrée sur la scène internationale d’une start-up nommé Qobuz sur le réseau, permet de comprendre mieux les explications précédentes. Qobuz est un site de streaming musical où on écoute et achète de la musique de haute qualité, pour ne pas dire de « luxe ». En effet, le pari lancé par cette entreprise d’une cinquantaine de personnes est de restituer des sons au meilleur format possible en se rapprochant d’une qualité studio. Deux types de formats sont proposés : Lossless (ou sans perte) qui équivaut à une qualité sans compression du CD et Studio masters qui fourni un son égal à celui fourni par le studio en sorti de console. C’est à dire une qualité de 24 bits / 192 kHz.
En réalité Qobuz existe depuis 2007 et regroupe près de 120 000 clients pour plus de 15 millions de titres. Les nouveaux abonnements de ce disquaire numérique font concurrence directe à Spotify, iTunes ou encore Deezer qui sont déjà des « papa » sur le marché. Par exemple pour obtenir des phonogrammes avec une «vraie Qualité CD» (FLAC 16 Bits/ 44,1 Khz) l’abonnement est à un peu moins de 20 euros. Par ailleurs, ce site de streaming se lance sur le marché mondial en ouvrant petit à petit sa plateforme. Le 2 décembre, Qobuz ouvrira donc son service de streaming dans huit pays européens (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Royaume-Uni, Irlande, Allemagne, Autriche et Suisse).
La rémunération des artistes-interprètes par streaming musical ?
La musique est un son fixé sur un support, c’est à dire un phonogramme. C’est une œuvre de l’esprit protégée par le droit d’auteur. Une autorisation des titulaires des droits sur une œuvre musicale est nécessaire pour toute diffusion.
L’artiste-interprète en exerçant ses droits peut autoriser ou interdire la fixation, la reproduction et la communication au public de ses prestations. C’est ce droit qui est négocié avec le producteur en contrepartie d’une rémunération. C’est l’article 213-1 du code de la propriété intellectuelle qui le prévoit. Toutefois, la question récemment posée à la première chambre civile de la Cour de Cassation le 11 septembre 2013, dans une affaire opposant la SPEDIDAM contre iTunes, concernant la qualification juridique du phonogramme, n’a pas été en faveur de la société représentant les artistes. En effet, les juges ont décidé que la qualification du phonogramme était indépendante de l’existence ou non d’un support tangible. En effet, en France, le droit de distribution sur supports physiques ne diffère pas de la mise à la disposition à la demande par téléchargement. Ainsi, la SPEDIDAM souhaiterait que les exploitations sur Internet des œuvres de ses artistes fassent l’objet d’un guichet unique, et donc d’un cachet différent. Ce qui n’est pas le cas pour le moment puisque au début de l’année, l’Adami a publié une étude réalisée en analysant des contrats d’artistes. Elle démontre que la rémunération d’un artiste (hors droits d’auteur) atteint 4 centimes pour une chanson vendue 1,29 euro. Ainsi, les artistes gagnent moins d’argent que les producteurs sur leurs œuvres.
Qobuz, écrit sur son site qu’il utilise le principe du revenu per user. Cela signifie que l’artiste obtient un revenu proportionnel aux écoutes et achats. Comme pour toutes les plateformes actuellement. Ainsi, il semblerait que certains artistes se tournent vers des plateformes plus autonomes où ils gèrent eux mêmes leur phonogramme en percevant 90% des « royalties » ; c’est le cas de Zimbalam par exemple.
On constate donc que Qobuz arrive sur le marché en répondant à certaines nécessités. En effet, après la vague de succès des MP3 dans les années 2000, l’heure est à la qualité.
- BEUVE-MERY (A.), « Qobuz, la start-up qui monte le son », sur Lemonde.fr, publié le 28 oct. 2013, consulté le 10 nov. 2013.
Consultable sur : http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/10/25/qobuz-la-start-up-qui-monte-le-son_3502977_651865.html
- SANYAS (N.), « Rémunération des musiciens sur internet : les précisions de la SPEDIDAM », sur PCinpact.com, Publiée le 16 sept. 2013, consulté le 16 nov. 2013.
Consultable sur : http://www.pcinpact.com/news/82385-remuneration-artistes-sur-internet-precisions-spedidam.htm
- JULIEN (L.), « Streaming audio : Qobuz lancera ses nouveaux tarifs ce lundi », sur numerama.com, publié le 2 nov. 2013, consulté le 10 nov. 2013
Consultable sur : http://www.numerama.com/magazine/27396-streaming-audio-qobuz-lancera-ses-nouveaux-tarifs-ce-lundi.html
- POUSSIELGUE (G.), « Labels et artistes se disputent la valeur de la musique en ligne », sur lesechos.fr, publié le 14 nov. 2013, consulté le 16 nov 2013.
Consultable sur : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/medias/actu/0203122593971-labels-et-artistes-se-disputent-la-valeur-de-la-musique-en-ligne-629156.php
- Aide sur Qobuz
Consultable sur http://aide.qobuz.com/knowledgebase/articles/all