Depuis le piratage de Sony, les hackers ne cessent de divulguer des informations au public et dernièrement ce sont les studios hollywoodiens qui en ont fait les frais.
L’importance du piratage de Sony
Le 24 novembre dernier des pirates informatiques ont infiltrés le système informatique de Sony Pictures, société dédiée à la production et à la diffusion de films et séries destinés au grand public comme Spiderman ou Godzilla. En plus d’avoir diffusé des films qui n’étaient pas encore sortis en salle les hackers ont complètement paralysés le système avec une attaque tellement sophistiquée qu’elle empêche une réparation rapide des systèmes. Une enquête est actuellement menée par la société FireEye et le FBI. Et pour cause, beaucoup de données confidentielles incluant des informations personnelles et des documents de travail ont également étés volés. Les agissements du groupe revendiquant cette attaque est le GOP, pourraient devenir une véritable affaire de sécurité nationale. En effet, Sony a du envisager d’annuler la sortie en salle de son dernier film intitulé « The Interview » après que les pirates aient menacés de s’en prendre aux salles de cinéma diffusant ce film. Le gouvernement américain a affirmé être en train d’envisager une réponse à cette attaque à la sécurité nationale. De plus, certains s’inquiètent d’une véritable menace pour la liberté d’expression si les pirates réussissaient à garder le contrôle du système informatique. C’est dans ce cadre que les pirates ont aussi décidés de dévoiler un certain nombre de document confidentiels de la société dont des mails révélant l’animosité des studios envers Google qui est considéré comme le principal tremplin vers des sites de téléchargement illégal.
Google visé comme ennemi numéro un dans des documents confidentiels
Dans ces échanges il n’est pas simplement question de Sony Pictures mais de la Motion Pictures Association of America (MPAA) c’est-à-dire des six plus grands studios hollywoodien qu’elle défend (Paramount Pictures, sony Pictures Entertainment, Twentieth Century Fox, Universal city Studio, Walt Disney Studios Motion Pictures, Warner Bros) et de leur projet Goliath prévoyant des actions dirigées contre Google. En effet, la lutte contre le téléchargement illégal est la priorité de ce groupe de pression qui est la MPAA. En 2012, le projet de loi SOPA (Stop Online Privacy Act) qui prévoyait la possibilité de blocage des sites proposant du téléchargement illégal a été un véritable échec, notamment en raison d’une mobilisation importante de la part des acteur du web. Les studios n’ont pas pour autant laisser tomber puisque depuis le début de l’année 2014 ils travaillent dans le but de trouver de nouvelles techniques pour lutter contre le téléchargement illégal, notamment en envisageant le blocage des sites par les fournisseurs d’accès. C’est d’ailleurs ce que révèlent certains mails qui ont été rendus publics. Dans un de ces mails l’avocat général de la MPAA précise que suite à l’échec de SOPA il faut adopter une position de lutte moins dangereuse en terme d’image. On retrouve dans ces mails la stratégie de lutte contre le piratage qui est envisagée par les studios. Tout d’abord les objectifs sont catégorisés selon leur priorité : faible, moyenne, haute. La priorité numéro 1 serait les sites hébergeurs de fichier ayant vocation à les partager. Il est prévu de faire pression sur les FAI mais ce qui a attiré l’attention est la mention dans ces mails d’un projet Goliath qui viserait directement le moteur de recherche Google. En effet, Goliath serait un nom de code pour parler de Google qui est l’ennemie numéro 1 des studios. Ceux-ci déplorent que le moteur de recherche ne fait presque rien pour réduire l’accès au téléchargement illégal. Ce projet semble être d’une grande importance pour les studios car il est mentionné à de nombreuse reprises, les studios s’inquiètent des problèmes posés par le moteur de recherche.
Les agissement douteux de la MPPA mis en lumière
Ces échanges révèlent que la MPAA aurait prévu trois types d’action pour lutter contre les problèmes posés par Google. Premièrement cela serait 500 000 dollars mis de côté chaque année afin de pouvoir offrir un soutien juridique aux procureurs généraux des Etats américains qui souhaiteraient agir contre Google. le but est ici clairement d’inciter à amener Google devant les tribunaux. De plus, la MPAA prévoirait de mener des enquêtes afin trouver la moindre information pouvant nuire à Google ou l’exposer à des poursuites plus nombreuses. Un budget de 70 000 dollars serait d’ailleurs alloué à cette tâche. Enfin, il est prévu que le lobbying de la MPAA soit amplifié auprès des dirigeants politiques afin que les futures décisions soient défavorable à Google. Le but de ces agissements est de dévaloriser l’image de Google auprès de tous en mettant au grand jour tous les faits négatifs à son sujet.
Les studios chercheraient a utiliser la législation existante pour arriver à leur fin. Le but serait d’arriver à mettre en place un précédent qui conduirait a élargir et à façonner la loi. Les Etats Unis ont un système de common law ce qui signifie que la jurisprudence à une place prédominante. Par conséquent si par ses actions la MPAA arrive a ce que Google passe plus souvent devant les tribunaux et soit plus souvent condamner cela reviendra au même que si elle avait réussi a faire voter un projet de loi anti piratage. C’est pour cela que les studios essayent de salir l’image de Google et mène ces enquêtes, afin qu’à force de jugement Google soit contraint de mener une lutte anti piratage des plus poussée.
Une position délicate pour la MPAA face à un moteur de recherche luttant contre le téléchargement illégal
La divulgation de ces moyens d’action place la MPAA et les studios qui en font partis dans une position délicate étant donné qu’il s’agit tout de même de moyen d’action douteux et peu avouable. A vouloir faire passer Google pour le méchant ce sont les studios qui risquent de voir leur image entaché auprès du public. C’est sous une autre forme que la MPAA veut que la SOPA qui avait échoué sous la forme d’un projet de loi finissent par aboutir alors que tant d’acteurs y étaient opposés. La neutralité de l’avocat Jim Hood a été mise en cause dernièrement lorsqu’il a été révélé que la lettre qu’il avait écrite à Google en 2103 dans laquelle il disait que Google était une entreprise qui n’avait aucun scrupule avait été rédigée par un cabinet juridique employé par la MPAA. L’emploi de moyens à la limite de la légalité et notamment de la corruption place la MPAA dans une situation délicate d’autant plus que Google a déjà fait des efforts pour lutter contre le piratage illégal en ligne. Il est vrai qu’en tant que premier moteur de recherche mondial Google est considéré par tous comme la porte d’entrée vers les sites de téléchargement illégaux. Il est souvent pointé du doigt pour la facilité qu’offre le moteur de recherche pour accéder à ces sites. C’est pour cela que la société de Montain View a décider de mettre en oeuvre des solutions anti piratage. La société a retirer certains sites des résultats de recherche et a rétrogradé les sites pirates au profit des pages proposant des contenus légaux. Le moteur de recherche favorise désormais la VoD et la SVoD et cela semble marcher. Certains site n’apparaissent plus dans les premières pages, l’audience de sites connus comme torrents.eu ou thePirateBay.se a baissé et même jusqu’a 60% pour certains. L’étude de la société Searchmetrics remarque une perte de visibilité de 30 à 98% selon les sites. Ces résultats sont encourageant, même s’il faut les nuancer car certains sites déclassés ont été remplacés par des sites ayant la même vocation, et montre que Google tente de lutter contre le téléchargement illégal.
Hollywood télécharge illégalement ses propres films
Par ailleurs, TorrentFreak a utilisé le service You Have Download qui permet de traquer les adresses IP utilisées lors des téléchargements BitTorrent et cela a donné un résultat surprenant. En effet, l’expérience a révélé que parmi les adresses utilisées certaines appartenaient à des employés de NBC Universal, de la Fox et même de Sony Pictures. Peut être ne s’agit-il que de cas isolés mais aux vus des moyens employés pour combattre Google on pourrait penser que les studios hollywoodiens pirateraient eux-même leur film afin de grossir les chiffres en matière de téléchargement illégal et ainsi accabler leur adversaires en invoquant leur manque à gagner. Il ne s’agit que d’une hypothèse mais vu les techniques employées par la MPAA elle pourrait germer dans de nombreux esprit. cela conduirait à nous demander qui est David si Google joue le rôle de Goliath. Ce que nous avons dit précédemment nous laisse pré-sentir que la MPAA aura du mal à faire croire qu’elle endosse le rôle du moins fort vu les moyens douteux mais pouvant être plus qu’efficace qu’elle a prévu d’employer contre Google. Elle le pourra d’autant moins étant donné que le public est désormais au courant de ses agissements.
ANONYME., « Projet Goliath: la guerre secrète d’Hollywood contre Google », novelobs.com, mis en ligne le 16 décembre 2014, consulté le 20 décembre 2014, <http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20141215.OBS7899/projet-goliath-la-guerre-secrete-d-hollywood-contre-google.html>
BERNE (X)., « Téléchargement illégal : les manoeuvres secrètes d’Hollywood contre Google », nextinpact.com, mis en ligne le 15 décembre 2014, consulté le 21 décembre 2014, <http://www.nextinpact.com/news/91410-telechargement-illegal-manœuvres-secretes-d-hollywood-contre-google.htm>
ANONYME., « Projet Goliath : la stratégie d’Hollywood contre Google », numerama.com, publié le 13 décembre 2014, consulté le 21 décembre 2014, <http://www.numerama.com/magazine/31595-projet-goliath-la-strategie-d-hollywood-contre-google.html>