Si la liberté d’expression, le respect de la vie privée par le respect de la confidentialité de la communication sont de principe, ils sont loin d’être respectés en réalité. Les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance effectuée par la NSA l’ont bien démontrées. Si des organisations de défense des libertés numériques existent, la NSA ne s’en inquièterait visiblement pas et de nouvelles révélations pourraient bien apparaître.
L’Oscar du meilleur documentaire pour “Citizen Four” salué par les défenseurs des libertés
La documentariste Laura Poitras a été récompensée par l’Oscar du meilleur documentaire pour “Citizen Four”. Ce dernier retrace la lutte contre la surveillance de masse en suivant le journaliste et juriste Glenn Greenwald et ses rencontres avec Edward Snowden. Toutes les organisations qui défendent les libertés numériques ont salué cette récompense, telle que l’American Civil Liberties Union représentant notamment Edward Snowden aux Etats-Unis.
Si cet Oscar souligne une lutte contre la surveillance technologique, il souligne également qu’il est difficile de protéger efficacement tous nos appareils.
En France, la Commission ad hoc de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge numérique a identifié les sujets majeurs dont le législateur aurait intérêt à se saisir rapidement, notamment dans le futur projet de loi relatif au numérique. Selon cette commission, les activités de renseignement devraient faire l’objet d’un projet de loi spécifique. Il s’agit là d’une proposition française pour la France. Le problème est que les derniers scandales de surveillance proviennent notamment des Etats-Unis, avec la NSA.
Un nouveau virus de surveillance attribué à la NSA
La National Security Agency pour NSA est un organisme gouvernemental du département de la Défense des Etats-Unis. Elle aurait réussi à infecter les disques durs de milliers d’ordinateurs à travers le monde grâce à un ver informatique appelé “Fanny” ou “Gray Fish”. Ce dernier permettrait ainsi l’espionnage du contenu des ordinateurs mais également son contrôle. Le virus aurait en effet réussi à déjouer tous les anti-virus. Ce ver informatique a été retrouvé dans les logiciels des disques durs, il s’est propagé ensuite à tous les supports branchés sur les ordinateurs infectés. De grandes marques telles que Toshiba, IBM et Samsung auraient été touchées. Toutefois ces ordinateurs ont été visés stratégiquement puisque les cibles comprenaient des sociétés de médias, de télécommunications, des banques, des entreprises du secteur de l’énergie, entre autres.
C’est l’éditeur d’anti-virus russe Kaspersky qui a révélé l’existence de ce virus dont l’origine remonte jusqu’à 2001. Il a ainsi permis de récolter des informations pendant plus d’une dizaine d’années. Ce même éditeur a affirmé que ce virus dépassait tout ce qu’il avait pu voir auparavant dans le cyber espionnage. Ce ver informatique aurait été crée par le Groupe Equator et ce dernier aurait des liens très forts avec la NSA ce qui explique que l’on soupçonne la NSA d’en être à l’origine et de récolter elle-même les informations perçues.
La NSA n’en est pas à son premier dispositif d’espionnage massif. Si les libertés numériques sont défendues et reconnues tant aux Etats-Unis qu’en Europe, il ne semble pas qu’il y ait pour l’instant d’outils efficaces pour lutter contre ces espionnages massifs et utilisant des technologies avancées. La NSA a quant à elle certainement d’autres tours dans son sac.
SOURCES :
MANENTI (B.), “La nouvelle arme de la NSA s’appelle Fanny”, www.nouvelobs.com, publié le 17/02/2015, consulté le 17/02/2015 http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150217.OBS2677/la-nouvelle-arme-de-la-nsa-s-appelle-fanny.html
ZETTER (K.), “How the NSA’s Firmware Hacking Works and Why it’s So Unsettling”,www.wired.com, publié le 22/02/2015, consulté le 25/02/2015. http://www.wired.com/2015/02/nsa-firmware-hacking/
Inventaire des priorités législatives, www2.assemblee-nationale.fr http://www2.assemblee-nationale.fr/14/commissions/numerique/a-la-une/inventaire-des-priorites-legislatives