Un nombre florissant de cas positifs et de décès, une dette ne cessant d’augmenter, des confinements et des couvre-feux, des fermetures de restaurant, de salles de spectacle, d’écoles, et bien d’autres. La crise sanitaire que nous connaissons ne comporte pas vraiment de volets positifs. Pourtant il y a des gagnants comme le e-commerce, le marketing en ligne, les plateformes de visioconférence, le numérique. Et, aussi surprenant soit-il, le Bitcoin.
Qu’est-ce que le Bitcoin ?
Créé le 31 octobre 2008 par Satoshi Nakamoto, le Bitcoin est la première monnaie virtuelle décentralisée. Il est une réponse à la faillite de la banque Lehman Brothers un mois plus tôt installant une atmosphère de méfiance et de crainte envers les monnaies traditionnelles. Ayant pour objectif de contourner l’hégémonie des banques sur les règles monétaires et étatiques, il obéit à ses propres lois en n’étant ni géré par des banques centrales ni par des autorités. Cette cryptomonnaie fonctionne par un système de registre décentralisé appelé blockchain dont son but est d’effectuer des paiements en ligne d’une personne à une autre sans passer par une institution financière. Son mécanisme est réalisé par emboitement de différents blocs de données ultra-sécurisés, aucune fraude n’a été recensée. La portée de cette cryptomonnaie est internationale mais ses échanges sont surtout faits en ligne.
En 2013, le Bitcoin connaît un véritable essor avec une valeur de 1 000 dollars. Une deuxième étape est franchie en 2017 où la capitalisation totale du Bitcoin dépasse temporairement les 300 milliards de dollars. Le 16 décembre 2020, le Bitcoin établit un record en valant plus de 22 000 dollars pour atteindre presque 30 000 dollars le 27 décembre.
Le Bitcoin, valeur refuge en période de crise
La pandémie a donné un beau coup de pouce au Bitcoin : sa valeur est aux alentours de 20 000 dollars depuis décembre et les prévisions montrent que ce n’est pas prêt de redescendre. Nuançons tout de même car ce n’est pas une monnaie sécurisée, son flux évolue très vite et peut donc dégringoler. Elle est décrite par les économistes comme une valeur refuge, c’est-à-dire que par son indépendance aux institutions, si le monde économique s’écroule dans quelques mois, le Bitcoin ne chutera pas.
À l’origine, il était majoritairement utilisé sur le dark web pour acheter des produits illicites comme des armes et de la drogue. Cette monnaie s’est démocratisée, désormais il est possible de régler en bitcoins dans des restaurants et boutiques. Avec le premier confinement, certains sites de commerce en ligne s’y sont mis comme par exemple Amazon et il est plus que probable que d’autres suivront.
Les jeunes de moins de 35 ans s’intéressent à cette cryptomonnaie perçue comme une alternative plus moderne que l’or ou le dollar évoluant à des niveaux très bas suite aux mesures d’assouplissement monétaire par les banques centrales pour relancer l’économie face à la crise du Covid-19, et sont donc peu rentables. L’autre argument majeur qui continue d’attirer les futurs investisseurs est que depuis début 2020 son cours a doublé, il est même devenu un moyen de compléter ses revenus.
Le Bitcoin a un avenir qui se dessine petit à petit, une crise financière est en vue et les investisseurs classiques s’inquiètent des mesures prises par les banques centrales comme les rachats massifs des dettes publiques. Face à l’inflation, la monnaie électronique est pour certains un bon moyen d’investir et de se protéger.
Des initiatives mises en place assurant un futur aux cryptomonnaies
Les investisseurs ont confiance dans le Bitcoin, de plus en plus d’entreprises se tournent vers cette monnaie et en proposent des services. Il y a une diversification des marchés mais aussi des cryptomonnaies. Le Diem de Facebook va arriver courant janvier 2021, l’euro numérique est en discussion mais d’autres pays comme la Chine ou les États-Unis la prévoient déjà. Cela pourra même devenir encore plus simple pour les non-connaisseurs car il existe des entreprises se spécialisant dans l’investissement par mandat pour leurs clients.
L’argent virtuel attire car même l’Allemagne très attachée à sa forme liquide vient en 2020 de dépenser plus par carte bancaire. La Banque centrale européenne craint à ce titre que l’engouement pour la monnaie dématérialisée ne profite à des monnaies virtuelles privées voire même à des devises étrangères.
Cependant, l’Autorité des marchés financiers met régulièrement en garde en publiant une liste des risques et des sites non autorisés de plus en plus nombreux. Malgré tout le nombre d’entreprises s’y intéressant grandit, ils prennent les devants face à la future crise économique, le Bitcoin est devenu un refuge et ils ont confiance en cette monnaie.
Au début du mois, l’une des plus grandes compagnies d’assurance américaines, MassMutual, a acheté pour plus de 100 millions de dollars de bitcoins. C’est la première fois qu’un institutionnel investit autant dans les cryptomonnaies, preuve que le Bitcoin pourrait profiter d’une demande croissante dans le futur. Sa récente hausse a été déclenchée ce 21 octobre grâce au lancement pour début 2021 d’un service d’achat, de vente et de paiement par cryptomonnaie auprès de 26 millions de vendeurs par le géant des paiements en ligne PayPal. JustEat fait également partie des nouveaux adhérents via un accord permettant de payer sa commande avec.
Certains estiment que cette monnaie virtuelle pourra atteindre sans problème les 400 000 dollars d’ici quelques années. Elle est qualifiée « d’or digital » malgré son caractère volatil et ses variations vertigineuses. Dernièrement, sa valorisation a été comptabilisée à 450 milliards de dollars, c’est une très bonne nouvelle pour son écosystème. La société de gestion britannique Ruffer a annoncé avoir alloué 2,7% de ses actifs soit 550 millions de livres sterling transformées en bitcoins.
Pour ce qui est de la France, ce n’est pas le pays le plus enclin à l’utilisation de cette monnaie mais il y est recensé de nombreux partenariats avec Visa pour faciliter les paiements, ou encore via l’application EasyWallet qui permet de payer en bitcoins dans des points de vente physiques tels que Decathlon ou Sephora. D’autres pays durement touchés par la crise ont compris le potentiel des cryptomonnaies comme le Venezuela qui connait une hyperinflation.
Il ne faut pas être un visionnaire pour dire qu’avec ou sans Covid-19, le Bitcoin a un bel avenir devant lui.
Sources :
- DOMENECH (C.), « Le grand rebond du Bitcoin, qui atteint son plus haut depuis 16 mois », Capital, 27 octobre 2020, capital.fr
- GRATIAN (P.), « Pourquoi la crise sanitaire profite-t-elle au Bitcoin ? », Ouest-France, 19 novembre 2020, ouest-france.fr
- KALLENBORN (G.), « À quoi sert vraiment le bitcoin et quel est son avenir ? », 01net, 20 décembre 2020, 01net.com
- LAMBERT (A.), « Le bitcoin profite du Covid-19 pour s’envoler et fait rêver les jeunes », Le Monde, 18 novembre 2020, lemonde.fr
- « Le bitcoin fête ses dix ans : qu’est-ce que cette “cryptomonnaie” dont tout le monde parle ? », Ouest-France, 23 octobre 2019, ouest-france.fr
- LIVERSKI (H.), « L’investissement en Bitcoin pendant la pandémie COVID-19 », Ideal-investisseur.fr, 27 octobre 2020, ideal-investisseur.fr