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Le tribunal médiatique VS Complément d’Enquête sur Gérard Depardieu

Publié par Kenza Dorgham le 12 janvier 2024 dans Presse: Actualités, Télévision : Contenus Multimédias | Consulté 482 Fois

par Kenza DORGHAM, étudiante du Master 2 Droit des médias électroniques

Le tribunal médiatique, ou souvent appelé « lynchage médiatique », est une notion datant du début des années 2000. D’après l’ouvrage « le Tribunal Médiatique » de Mohammed Ahmed Darar, il s’agit « d’un concept qui désigne le jugement de l’opinion publique sur le comportement de personnes, à travers les médias ». En voici un exemple concret et actuel.

Le 7 décembre dernier, la chaîne télévisée France 2 diffusait le reportage « Complément d’enquête » sur Gérard Depardieu. Il y est dévoilé, pendant 1h15, des extraits datant de 2018 lors de son voyage en Corée du Nord, où l’on entend l’acteur proférer des propos ultra choquants, axés particulièrement sur le sexe et les jeunes filles mineures. 

« L’ogre », comme il est surnommé durant cette émission, a été mis en examen en 2020 pour viols, agressions sexuelles, mais aussi violences sexuelles sur un (trop) grand nombre de femmes. 

A la suite de la diffusion de ce documentaire, ce dernier a, évidemment, suscité de nombreuses réactions et soulevé plusieurs problématiques juridiques telles que l’apparition de certaines fake news ou encore le secret des sources des journalistes, et bien d’autres encore, qui ne pourront toutes être envisagées. 

L’actualité alimentée par une abondance de fake news

De nombreux individus, comme Julie Depardieu, la fille de l’acteur, estimaient que le reportage diffusé sur la chaîne France 2 relevait de la fiction, en particulier la séquence avec des commentaires grotesques.

De plus, le Président Emmanuel Macron, dans l’émission « C à Vous », sur France 5, répondait “Il y a parfois des emballements sur des propos tenus, je me méfie du contexte (…) J’ai vu les images, j’ai entendu aussi qu’il y avait des polémiques sur les mots qui étaient en décalage avec les images“.

Ce discours du président de la République française a donné lieu à des incompréhensions et participé à la création de fake news. Afin de démontrer que le reportage relevait du réel, France Télévisions a mandaté un huissier de justice afin d’authentifier les images, en confirmant qu’il n’y avait « aucun doute et aucune ambiguïté sur le fait que c’est bien la jeune fille à l’image qui est ciblée par les propos de Gérard Depardieu“. Cela amène à se poser la question du respect du secret des sources. 

Le secret des sources 

L’article 2 de la loi du 29 juillet 1881 admet que « Le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public. »

Il est aussi mentionné qu’il est possible de porter atteinte au secret des sources, si et seulement si un impératif le justifie. En revanche, cela ne doit pas imposer au journaliste de révéler ses sources.

Cependant, dans ce cas précis, France Télévisions s’est vu dans l’obligation de contester les rumeurs sur le fait que ce soit un assemblage de différentes vidéos avec différents textes. 

Ils affirmaient qu’ils ne montraient jamais leurs rushs, pas même à la justice, mais l’ont finalement utilisé en tant que mode de défense face aux accusations. 

L’impact de la justice médiatique

Évidemment, ce type de justice a plus d’impact que notre justice traditionnelle, la personne est exposée médiatiquement et publiquement, chaque média s’en mêle… 

Parallèlement, le lynchage médiatique abolit presque la présomption d’innocence, qui est, malgré tout, un pan essentiel de notre droit pénal. On y note une influence notable des réseaux sociaux, d’anciennes victimes qui se sentent alors écoutées et qui partagent leur vécu avec telle ou telle personne. 

Auparavant, beaucoup de victimes ont été dissuadées d’engager des procédures judiciaires contre cet acteur, sous prétexte de sa notoriété, qu’il s’agit seulement d’une excuse pour se faire de la publicité. 

En somme, ce nouveau type de “justice” permet d’accélérer les choses. 

Notamment, le 22 décembre 2023, la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur a engagé une procédure disciplinaire envisageant trois sanctions : le blâme, la suspension ou alors l’exclusion définitive, dont les dispositions sont renseignées à l’article R103 du Code la Légion d’Honneur. 

Il est aussi obligatoire d’avoir un casier judiciaire vierge et une bonne moralité, ce sont des qualités nécessaires à l’obtention de la Légion d’Honneur. Mais cet acteur incarne-t-il toujours ces qualités ? Il est maintenant difficile de séparer l’artiste de la personne. Alors, si l’exclusion est décidée, le Président Emmanuel Macron devra prononcer cette sanction. Cependant, ce dernier estime que la Légion d’Honneur n’est pas d’ordre moral et qu’il n’est pas nécessaire de la lui retirer. 

Évidemment, certain ont incité à signer une tribune en soutien à l’acteur ; d’autres, au contraire, se révoltent face à ces images diffusées et déplorent que rien ne soit fait. 

Certains, pour montrer leur non-soutien, ont déclaré ne plus diffuser de films sur leurs chaines avec cet acteur comme par exemple Manuel Alduy, directeur de cinéma et diffusion chez France Télévisions. La télévision suisse en a fait de même. 

Publié dans Presse: Actualités, Télévision : Contenus Multimédias | Tag(s) : fake news, Loi de 1881, présomption d'innocence, secret des sources

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