Le Conseil de la concurrence doit rendre son avis au ministre de l’économie sur la fusion entre TPS et Canal Satellite en avril/mai 2006.
Si l’avis s’avérait favorable, les inquiétude des producteurs de film notamment français se font d’ores et déjà sentir.
La question du financement du coût d’un film est une question cruciale pour les producteurs. Les chaînes ont des obligations de participer au financement de films français et sont une source de financement à ne pas négliger. La fusion des deux bouquets satellitaires va nécessairement avoir un impact sur le nombre de films produits puisqu’il existera un acteur de moins. De plus, l’interlocuteur satellitaire devenant unique, il sera seul à décider des films qui existeront et de ceux qui n’existeront pas. Canal+ retrouve ainsi la toute puissance que le groupe connaissait avant la création de TPS.
Autre effet de la fusion, les films à gros budget bénéficiaient de la concurrence et pouvaient négocier la vente des droits de première diffusion au meilleur prix. Avantage terminé. Canal donnera son prix.
Enfin, la fusion aura pour conséquence de priver les producteurs d’une recette : en effet, avec la disparition de TPS, disparaît la possibilité de vendre les droits de diffusion d’un film en seconde exclusivité (on parle de deuxième fenêtre).
En résumé, moins de films produits, si le film est produit la sélection est plus accrue, et les producteurs perdent une recette. Le bilan est plutôt noir.
Reste que les producteurs internationaux pourraient également subir les effets négatifs de la fusion. Jusqu’à présent, ils négociaient les prix de vente de leur catalogue de films à prix d’or. La fusion leur coupera l’herbe sous le pied.
Canal se veut rassurant mais pas suffisamment pour les producteurs de films indépendants qui réclame que Canal produise un nombre de films plus important, et des films plus variés.
Source :
– VULSER Nicole, « TPS-Canal+, fusion à risques », Le Monde, édition du 04 avril 2006
Aurélie GIOIA