Historiquement, le cinéma japonais a un peu plus de cent ans (il a été introduit en 1905 environ). Après avoir connu quelques déboires notamment dans les années 1980, le cinéma nippon semblerait rebattre de l’aile aujourd’hui. En effet, fin novembre 2006, Shuji Sato, un des directeurs du groupe Pony Canyon (filiale de la chaîne Fuji TV) et professionnel de l’industrie cinématographique, a affirmé que cette année, le nombre de films produits dans le pays a dépassé les 500, chiffre qui a doublé par rapport à 2003. Le cinéma japonais est donc en train de renaître mais le problème reste néanmoins l’exportation.
Cet essor est du à la constitution de nombreuses petites sociétés de production qui, avec un budget bien souvent très limité, ont réalisé et produit des films « sans prétention » mais pourvus de scénarios et de dialogues originaux. De plus, des multiplexes se sont développés dans les banlieues des grandes villes japonaises, d’origine britannique et américaine certes, mais également nipponne.
En outre, le numérique n’y est pas pour rien dans cet accroissement : Emiko Kato, une responsable du marketing et du développement chez Bio-Tide et Associates, nous dit que le numérique permet à de jeunes réalisateurs de monter leur premier long métrage. Elle ajoute que le coût est moins élevé.
Cependant, Takeshi Kitano, cinéaste de talent auquel on doit notamment le film « Zatoichi » (sorti en 2003) voit cet essor d’un autre œil et nous dit qu’il faut prendre tout cela avec des pincettes : pour lui, la quantité n’est pas synonyme de qualité. Il ajoute que de nombreux films japonais « sans substance » sont sortis cette année. Emiko Kata enchérit ses propos en affirmant qu’il n’existe pas comme en France un véritable ministère de la culture qui permettrait d’aider au moins financièrement les réalisateurs nippons.
Malgré l’augmentation des ventes des tickets (160 millions en 2005), il faudra que le Japon ouvre de nouvelles salles car il n’y en a que trop peu à l’heure actuelle.
Sources :
– http://www.lamoooche.com
– http://www.liberation.fr
Adrien BERTAUD DU CHAZAUD