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FantomApp : La première application de la CNIL pour aider les mineurs à se protéger sur les réseaux sociaux

Publié par Khadidja Boudia le 21 décembre 2025 dans Données numériques : Actualités, Internet / Numérique : Actualités | Consulté 4 Fois

par Khadidja BOUDIA, étudiante du Master 2 Droit des communications électroniques

Le 16 décembre 2025, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés a annoncé le lancement d’une nouvelle application mobile, FantomApp destinée à accompagner les jeunes âgés de 10 à 15 ans dans une utilisation plus sûre et plus consciente des réseaux sociaux. Cette initiative s’inscrit dans un contexte juridique et social où la protection des données personnelles des mineurs constitue un enjeu majeur de la régulation des plateformes numériques. FantomApp est accessible gratuitement sur l’App Store, Google Play ou via sa version web, et se caractérise par une collecte de données strictement limitée, réduite aux seules informations nécessaires à son fonctionnement garantissant ainsi une sécurité renforcée.

Contexte et objectifs du lancement de FantomApp 

Le lancement de l’application FantomApp par la CNIL s’inscrit dans un contexte de généralisation de l’usage des réseaux sociaux par les mineurs, souvent avant l’âge minimum requis par les plateformes. Cette exposition précoce aux réseaux sociaux accroît les risques liés à la collecte et à la diffusion des données personnelles, ainsi qu’à des atteintes spécifiques telles que le cyberharcèlement, l’usurpation d’identité, le chantage sexuel ou encore les tentatives d’arnaque. Or, si le cadre juridique européen, notamment le RGPD, reconnaît la vulnérabilité particulière des mineurs et impose une protection renforcée de leurs données, ces derniers disposent encore de peu d’outils concrets pour comprendre et exercer leurs droits. Dans ce contexte, la CNIL a conçu cette application mobile avec un objectif principalement pédagogique et préventif : sensibiliser les jeunes aux enjeux de la vie privée en ligne et les aider à adopter des pratiques numériques plus sures. L’application vise ainsi à renforcer l’autonomie numérique des mineurs en leur fournissant des repères accessibles, adaptés à leurs usages réels et à leur niveau de compréhension, tout en contribuant à une meilleure effectivité de la protection de leurs données personnelles.

Une conception orientée vers l’adaptation aux usages des mineurs

Cette conception respecte ainsi les principes de minimisation des données et de protection de la vie privée consacrés par le RGPD. La conception de FantomApp repose sur une démarche collaborative associant des collégiens tout au long de son développement et s’appuyant sur l’enquête sociologique Numérique adolescent et vie privée menée par le Laboratoire d’innovation numérique de la CNIL, afin d’ancrer l’application dans une compréhension fine des pratiques et besoins réels des jeunes et de proposer un outil adapté à leurs usages numériques, plutôt que des ressources théoriques déconnectées de leur réalité. L’application s’inscrit dans une dynamique européenne, bénéficiant d’un financement au titre du programme Citizens, Equality, Rights and Values et suscitant l’intérêt d’autres autorités européennes de protection des données, ouvrant la voie à une diffusion et une adaptation multilingue à l’échelle de l’Union.  

Un outil technique au service de la mise en oeuvre du RGPD 

L’application FantomApp constitue un exemple d’outil technique destiné à favoriser l’effectivité des obligations issues du RGPD, en particulier lorsqu’elles s’appliquent aux mineurs. Elle répond en premier lieu à l’exigence d’une information claire, accessible et adaptée au public concerné, conformément à l’article 12 du RGPD, en proposant des contenus de sensibilisation permettant aux jeunes utilisateurs d’identifier les situations susceptibles de constituer des atteintes à leurs droits, telles que le cyberharcèlement, l’usurpation d’identité ou les usages abusifs de leurs données personnelles. Par ailleurs, l’intégration de fonctionnalités de sécurisation des comptes, telles que l’évaluation de la robustesse des mots de passe ou la limitation de l’identification visuelle par le floutage de la photo de profil, participe à la mise en œuvre concrète des principes de protection des données dès la conception et par défaut, ainsi que de minimisation des données. Ces outils visent à réduire l’exposition des mineurs en ligne en agissant directement sur les modalités de collecte et de diffusion de leurs données. Enfin, les tutoriels guidés de paramétrage des comptes proposés pour les principales plateformes de réseaux sociaux utilisées par les mineurs, telles qu’Instagram, Snapchat, TikTok, X ou encore WhatsApp, contribuent à renforcer le contrôle effectif des utilisateurs sur leurs données personnelles, en facilitant l’exercice des droits reconnus par le RGPD et en tenant compte de leur vulnérabilité spécifique, telle que consacrée à l’article 8.

L’effectivité du RGPD, entre autonomisation des mineurs et obligations des plateformes

Au-delà de la description de ses fonctionnalités, FantomApp répond ainsi à une difficulté structurelle de mise en œuvre du RGPD concernant les mineurs, laquelle tient moins à l’insuffisance du cadre normatif qu’à son appropriation effective par les personnes concernées. Si le règlement consacre des droits étendus en matière d’information, de consentement et de maîtrise des données personnelles, ceux-ci demeurent largement théoriques en l’absence d’outils adaptés à l’âge et aux usages numériques des mineurs. En traduisant des obligations juridiques complexes en actions concrètes et directement mobilisables, l’application contribue à réduire l’écart entre la norme juridique et sa mise en œuvre pratique. Toutefois, cette démarche met également en lumière les limites d’une protection reposant partiellement sur la capacité des utilisateurs mineurs à agir eux-mêmes, rappelant que l’efficacité du RGPD demeure avant tout conditionnée au respect des obligations des plateformes.

Si FantomApp constitue un outil pertinent de sensibilisation et d’autonomisation des mineurs, son apport doit être apprécié au regard des obligations et directement opposables imposées aux plateformes par le droit de l’Union européenne, en particulier par le Digital Services Act. Celui-ci impose aux très grandes plateformes en ligne d’identifier, d’évaluer et d’atténuer les risques systémiques que leurs services font peser sur les droits fondamentaux des mineurs, notamment en matière de protection de la vie privée, de sécurité et d’exposition à des contenus illicites. Dans cette perspective, l’approche pédagogique portée par la CNIL, bien qu’utile, ne saurait juridiquement se substituer aux obligations pesant sur les opérateurs de réseaux sociaux, lesquels demeurent responsables de la conception de leurs interfaces, de leurs paramètres par défaut et de leurs mécanismes de modération. En effet, les exigences de protection des données dès la conception et par défaut, consacrées par le RGPD et renforcées par le DSA, impliquent une prise en charge des risques par les plateformes elles-mêmes, indépendamment de la vigilance ou de la capacité d’action des utilisateurs, dès lors que le droit de l’Union fait peser sur les plateformes une obligation proactive de prévention des risques. FantomApp apparaît ainsi comme un outil complémentaire de régulation, contribuant à l’effectivité des droits des mineurs, tout en révélant les limites d’une protection reposant encore partiellement sur l’aptitude des utilisateurs à se prémunir eux-mêmes contre des risques dont la maîtrise échappe largement à leur contrôle.

L’initiative de la CNIL illustre ainsi une évolution du rôle des autorités de protection des données vers un accompagnement opérationnel des normes, sans pour autant remettre en cause la responsabilité première des plateformes dans la prévention des risques systémiques et la protection des mineurs.

Sources : 

Tout savoir sur l’application FantomApp  

Monde numérique : La CNIL lance l’application FantomApp pour aider les adolescents sur les réseaux sociaux 

FantomApp

CNIL : Flyer PDF 

Geek Junior : FantomApp, l’appli pour aider à te protéger sur les réseaux sociaux

LINC CNIL : Numérique adolescent et vie privée (Episode 4) : De l’enquête de terrain à l’application FantomApp

Publié dans Données numériques : Actualités, Internet / Numérique : Actualités | Tag(s) : données personnelles, réseaux sociaux, RGPD, VIE PRIVEE

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