TELEVISIONS ET RADIOS SURVEILLEES EN CATALOGNE

Après l’Institut International de la Presse, basé à Vienne, inquiet, du respect de la liberté d’expression en Europe, c’est au tour de l’organisation Reporters sans frontières (RSF) de manifester ses craintes.
Dans une lettre adressée au gouvernement autonome catalan, RSF a demandé en début d’année aux autorités régionales de modifier la loi sur l’audiovisuel approuvée le 29 décembre dernier qui attribue au Conseil Audiovisuel de Catalogne (CAC), un « pouvoir de sanction abusif et contraire à la liberté d’expression ». RSF y dénonce des articles faisant référence au respect du « principe de véracité dans la diffusion de l’information ». Alors que les régions ont les prérogatives en matière audiovisuelle, la loi catalane prévoit en cas d’infraction de fortes amendes pécuniaires pouvant aller de 90 000 à 300 000 euros ou la fermeture de certaines fréquences.
Le Conseil Audiovisuel de Catalogne estime ne porter aucune atteinte à la liberté d’expression : « Nous nous limitons à veiller à la véracité des informations. Tous les conseils de l’audiovisuel en Europe établissent des critères semblables, « honnêteté » pour le CSA français, « précision » chez les Anglais ».
L’ « Affaire Cope », radio généraliste (au deuxième rang national) et propriété de l’Eglise espagnole, alimente depuis maintenant quelques mois cette polémique. Les animateurs de cette radio lancent des attaques contre la Catalogne et appellent au boycott des produits qui y sont fabriqués. Alors que des rumeurs de fermeture des fréquences catalanes de la Cope affluent, le CAC dément et ajoute que son « intention n’est pas d’interdire ni de punir financièrement. Mais, dans le même temps, doit-on rester les bras croisés face aux insultes, aux diffamations et aux contre-vérités ? »

Source : liberation.fr

Laurie MOUNE