VERS UNE NUMERISATION DE LA BANDE FM

DRM, DAB, DVB-H, iBoc, DMB… : ce sont les différents formats susceptibles de porter les ondes numérisées de la radio. Comme la télévision, la bande FM se dirige vers la numérisation et c’est au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) qu’il appartient de baliser le terrain.
A la différence de la TNT, la France n’est pas en retard dans la course à la radio numérique, seuls les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont une longueur d’avance ; l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie sont encore en discussion sur les normes de diffusion.
Avant de faire son choix, le CSA a lancé plusieurs phases de tests sur chacune des normes numériques afin d’identifier les bénéfices pour les auditeurs. Il désignera la future norme de diffusion cet automne.
Le premier avantage est, selon Marie-Laure Denis, conseillère en charge de la radio au CSA, « le numérique permettrait de réduire la fracture géographique entre les Parisiens qui ont accès à 57 programmes de radio et un tiers de la population française qui n’a en moyenne qu’une dizaine de stations à écouter ». De plus, la numérisation des ondes apporterait un surcroît d’interactivité et favorisera l’ouverture du marché de la radio à de nouveaux entrants. Towercast, filiale de NRJ, a expérimenté l’iBoc. Grâce à ce procédé américain qui superpose très bien à la FM, l’auditeur possédant un poste de radio compatible pourra passer de l’un à l’autre d’une manière transparente. Les prmiers prix sont d’environ 100 euros. Ce principe est donc le même que pour la TNT (Télévision Numérique Terrestre). Par contre, l’iBoc a un inconvénient, celui de nécessiter un espace important entre les fréquences jalonnant la bande FM or cela n’est pas fait sur la totalité du territoire. Cela amènerait à craindre la disparition des « petites radios », en effet, selon le président de Towercast, Jacques Roques, « la France possède plus de 6 000 fréquences, une richesse unique au monde. Et il n’est pas certain que l’iBoc puisse toutes les conserver ». Les essais sont prévus jusqu’en octobre et si ces tests sont satisfaisants, la radio numérique pourrait arriver assez rapidement.
Marie-Laure Denis avoue, bien qu’il semble impossible d’arrêter l’analogique avant 2010, qu’« il ne faut pas laisser le média radio se ringardiser ».

Source : lefigaro.fr (23 mai 2006)

Laurie MOUNE