LES BALBUTIEMENTS DE LA MUSIQUE SUR TELEPHONE

Fin novembre 2005, Sunrise et Orange annonçaient simultanément le lancement d’un service d’achat de musique sur son portable. A l’heure où l’industrie de la musique se félicite du boom du téléchargement de chansons via Internet sur ordinateur, que vaut celui sur téléphone ?
Pas besoin de posséder forcément un téléphone UMTS (3G), les appareils EDGE, plus courants et moins chers (tel le Nokia 6230i), permettent aussi d’acheter des chansons. Surprise, le téléchargement est plutôt rapide : environ deux minutes pour ce fichier de 1,6 Mo. Il est au format AAC, et la qualité sonore est relativement bonne. Un SMS vient ensuite confirmer l’achat. Il est aussi possible de naviguer facilement parmi le répertoire de 50000 titres. Il est aussi possible – mais est-ce vraiment intéressant? – de sélectionner sa chanson via le site web de Sunrise (http://musicworld.sunrise.ch), pour ensuite la télécharger rapidement sur son portable. Pour l’anecdote, Sunrise permet aussi de reconnaître une chanson à la radio ou en club via son téléphone. Il faut immédiatement appeler le 076 333 22 33 durant 20 secondes, et Sunrise envoie ensuite – s’il est connu – le détail du morceau via SMS.Orange propose de son côté un catalogue de 300 000 titres à 2,90 francs (1,87 euro) l’unité. Testé via un Nokia 6680 UMTS, son Music Store s’est révélé plus compliqué à utiliser que le service de Sunrise. Il faut déjà commencer par télécharger le logiciel MusicPlayer (1 Mo), qui permettra d’accéder directement au magasin. Il est possible d’écouter gratuitement 30 secondes d’un morceau avant de l’acheter. La navigation parmi les titres et la recherche de morceaux dans le catalogue s’est révélée plutôt ardue. Le plus grand problème a été la remise à jour, pour une raison inconnue, du MusicPlayer lors de chaque déconnexion – le processus est donc nettement plus long que chez Sunrise. Une fois démarré, le téléchargement d’un titre de 1,8 Mo a duré moins de deux minutes. Orange envoie aussi un SMS de confirmation une fois l’achat effectué. Si l’opérateur ne permet pas d’utiliser le morceau AAC comme sonnerie, il autorise par contre son téléchargement ultérieur sur un ordinateur. Au final, le service de Sunrise s’est révélé plus simple à utiliser que celui d’Orange. Par contre, ce dernier offre un vrai plus en permettant de conserver aussi ses morceaux sur son ordinateur. Si les téléchargements ont été effectués rapidement, le consommateur a de quoi faire grise mine face aux prix : ils demeurent très élevés, certains atteignant même les 4 francs (2,6 euros).

Source : Le temps.ch

Pierre VIOLET