LE PLUS VIEUX STUDIO AMERICAIN VEUT MISER SUR LES MAISONS DE PRODUCTION INDÉPENDANTES

Les studios hollywoodiens n’ont toujours pas trouvé la solution face à l’engouement des téléchargements. Ils redoutent les conséquences du piratage par Internet qui pourrait, comme dans le domaine musical, réduire à néant la valeur de leur activité. Depuis cinq ans, Hollywood essaie de produire à moindre coût, réduire et même supprimer la diffusion sur différents supports tels la télévision, le cinéma ou les DVD.

Selon Harry Sloan, patron de la Metro Goldwyn Mayer créée en 1919, « les grandes majors ne savent plus produire, leur modèle est mort ». Leur équilibre économique, depuis quelques années, est menacé par manque de rentabilité. Cependant, la plupart d’entre elles peuvent revendiquer les plus grands succès du cinéma mondial sur plusieurs décennies. « Elles détiennent un savoir-faire marketing et de distribution sur lequel elles doivent désormais s’appuyer ».

La MGM désire alors miser sur les maisons de production indépendantes, ayant un budget filmographique de 60 millions de dollars, en devenant leur distributeur. Elle s’occupera de la distribution au niveau national des salles de cinéma, des DVD et des nouvelles technologies, tandis que la Fox News Corp sera en charge de l’international. Sony Columbia, actionnaire majoritaire de la MGM depuis mars 2005, ne sera plus investie du budget.

Cette nouvelle organisation permettra le financement des films et par là même la baisse des coûts de production, notamment salariaux. La MGM aurait signé avec Weinstein Co, Lakeshore Entertainment et Van Wilder Deux pour la production de douze films cette année et du double en 2007. Le blockbuster n’est cependant pas son cheval de course attitré car la MGM préfèrera utiliser la puissance financière de Sony Columbia pour produire des films, tels Casino royale, entre 120 et 160 millions d’euros. En effet, l’état du marché démontre une catastrophe industrielle par une baisse de fréquentation des salles de cinéma, les films à très gros budget n’atteignant pas le succès espéré et l’utilisation croissante des nouvelles technologies.

Pour remédier à la baisse de fréquentation des salles de cinéma aux Etats-Unis, le marché des salles s’est concentré. Les films comptent désormais deux grands acteurs. Les distributeurs se retrouvent alors tous puissants et peuvent saisir jusqu’à 80% des recettes en salle. Todd Wagner, producteur du film Good Night and Good Luck, propose alors une solution à ce problème : une fusion des fenêtres d’exploitation de la salle et la vidéo ainsi qu’une alliance entre les exploitants de salles et les producteurs afin de maximiser les profits et de réduire les coûts de sorties des films.

Source : http://www.lefigaro.fr
Caroline BOSCHER