SILVIO BERLUSCONI VEUT RACHETER LE GROUPE PROSIEBENSAT.1

Le groupe de télévision italien Mediaset, propriété du holding Fininvest de Silvio Berlusconi, envisage de lancer une offre d’achat sur le groupe ProSiebenSat.1, dont la valeur est estimée à près de 5 milliards d’euros.

En janvier dernier, ProSiebenSat.1 aurait dû changer de main mais l’Autorité allemande de contrôle de la concurrence, la KEK, s’est opposée au rachat par le groupe de presse Axel Springer. Outre Mediaset, il pourrait y avoir plusieurs acquéreurs potentiels. La rumeur faisait entendre que NBC Universal ou encore TF1 étaient intéressés. Patrick Le Lay, PDG de TF1, dément cette rumeur en affirmant qu’il n’a « pas rouvert le dossier » dans une interview accordée au Monde. En effet, la chaîne privée avait renoncé à s’allier à Haïm Saban, principal actionnaire de ProSiebenSat.1, pour le rachat du groupe satellitaire lors du démantèlement du groupe Kirch en 2003.

Pour Silvio Berlusconi, cette acquisition permettrait au groupe Mediaset de développer son influence en Europe. Cependant, avec l’adoption du projet de loi réformant l’audiovisuel par le gouvernement de gauche de Romano Prodi, Mediaset se verra dans l’obligation de faire basculer l’une de ses trois chaînes hertziennes sur le réseau numérique sans attendre 2012, année qui annoncera le passage au numérique intégral. Romano Prodi entend par cette réforme favorise le pluralisme.

De plus, en matière publicitaire, les recettes de Mediaset devront s’aligner au seuil des 45 % du marché national. Aujourd’hui, elles représentent plus de 50 % au sein du groupe. Avec l’acquisition du groupe ProSiebenSat.1, Mediaset n’aura pas à s’inquiéter d’un éventuel manque à gagner en ce domaine car ProSiebenSat.1 est leader sur le marché de la publicité.

En matière politique, ce dossier suscite néanmoins l’hostilité de la classe politique en Allemagne. Gerhard Schröder, le chancelier social-démocrate, a déclaré que l’acquisition par Silvio Berlusconi d’une certaine main-mise sur le marché des médias allemands pourrait poser problème. Cependant, ce discours ne semble pas décourager le groupe. Jan Mojito, ancien bras droit de Leo Kirch qui siégea un temps au conseil d’administration de Mediaset, y voit une affaire tout-à-fait « faisable », sans obstacles à l’horizon.

Sources :

http://www.lemonde.fr
http://www.lefigaro.fr
http://www.lesechos.fr
http://www.humanite.presse.fr
Caroline BOSCHER