En novembre dernier, le monde de la mode était bouleversé par la mort de la top-model Ana Carolina Reston, âgée de 21 ans et souffrant d’anorexie. Le débat était alors lancé sur l’impact de l’image dégagée par certains mannequins et des critères de maigreur imposés par l’industrie de la mode et la société toute entière.

La publicité est aujourd’hui prise à partie dans les débats sur l’anorexie des mannequins. « Il est important au moment où les jeunes filles regardent les mannequins, de s’interroger sur le véritable impact de ces images sur le comportement », a déclaré le ministre de la Santé. Un groupe de travail sur l’ « image du corps » a ainsi été mis en place. Cette commission, qui s’est réunie la semaine dernière, comprend des représentants des agences de mannequins, des consommateurs, des professionnels de la mode, des associations de personnes obèses et du corps médical ainsi que des publicitaires, dont Hervé Brossard, le président de l’Association des agences conseils en communication (AACC) et vice-président de DDB Worldwide. Présidé par le pédopsychiatre Marcel Rufo, le groupe de travail doit proposer d’ici à deux mois un cadre d’engagement portant sur la publicité, la mode et l’apparence du corps.

Le syndicat des agences conseils souhaite ainsi anticiper la réglementation par le biais d’une certaine autodiscipline. Hervé Brossard affirme en effet ne pas être « dans une position défensive mais dans une démarche responsable ». Deux nouveaux vice-présidents seront particulièrement chargés de cette nouvelle mission à l’AACC : Pierre Callegari (Grey France) et Philippe Lentschener (Publicis France).

Depuis le 25 février, les créations publicitaires des produits alimentaires sont affublées de messages sanitaires, dans un but de prévention et de lutte contre l’obésité. Il pourrait ainsi bientôt en être de même concernant l’anorexie et les publicités dont le message implicite pourrait sembler dangereux à cet égard.
Source : www.lefigaro.fr

Cécile BLANCHAIS